Montrol-Sénard (87330)

La tradition rapporte qu'avant leur fermeture, une lampe brûlait continuellement entre les arcades, la nuit. Le plan se compose d'un carré ouvert sur l'extérieur par quatre arcades, murées au 18e siècle. Les quatre supports sont formés chacun de deux pilastres qui se rencontrent à angle droit, et d'un faisceau de trois colonnettes engagées dans l'angle rentrant des pilastres. Différentes sculptures correspondent aux quatre chapiteaux des supports. Les colonnettes supportaient les croisées d'ogives dont il subsiste le premier claveau formé de trois tores accolés. La voûte en bois a été ajoutée tardivement. La chapelle actuelle aurait pu être, à l'origine, une lanterne des morts. La voûte aurait supporté une lanterne en pierre, ajourée. Elle aurait également pu servir d'oradour, édicule ouvert abritant une croix et situé dans les cimetières.

Croix montée sur un socle carré de deux assises, sans base, posé sur une plateforme en pierre de taille, surélevée de trois marches. Au centre du socle s'élève la croix dont le fût repose sur une base arrondie à pans coupés, creusés d'un canal. Le fût est quadrangulaire, aux arêtes abattues en chanfrein. Les branches de la croix, rectangulaires, vont en s'élargissant vers l'extérieur à la manière d'une croix de Malte. Ce type conventionnel restera usité jusqu'à la fin de l'époque gothique.

Un socle quadrangulaire s'appuie sur un triple ressaut rectangulaire. Le fût quadrangulaire de la croix s'élève au centre d'un socle carré, portant la date de 1730. Le fût se compose de deux pierres superposées, maintenues ensemble par deux agrafes de métal. La grande croix monolithe sculptée sur une seule face, est rattachée au fût par quatre agrafes du métal. Le Christ, grossièrement sculpté, porte une tunique courte. Ses jambes sont comme laissées pendantes le long de la croix. La partie supérieure de la croix conserve l'emplacement où se trouvait l'inscription INRI.

L'édifice actuel semble avoir été construit au début du 13e siècle. Il présente un plan rectangulaire à nef unique précédée d'un porche, ouverte postérieurement par deux chapelles rectangulaires au nord et au sud. La façade ouest est percée par un portail de type limousin du 13e siècle, à trois voussures et chapiteaux ornés de crochets. Un arc mouluré qui retombe sur des culots sculptés de masques souligne l'extrados de la voussure intérieure. Le chevet plat était autrefois percé d'une longue et étroite baie.