Mortemart (87330)

Seigneurie en 1205, le domaine devint marquisat au 17e siècle. Vers 1650, Louis XIV l'érigea en duché-pairie. Le château fut découronné par ordre de Richelieu. En 1791, il fut mis sous séquestre et vendu. Au début du 19e siècle, il fut acquis par le duc de Mortemart. Le château et ses dépendances forment un quadrilatère. L'ensemble était entouré de douves subsistant à l'est et à l'ouest, alimentées par l'eau d'un étang. Dans la tour, la cave est d'origine, avec sa voûte à sept voûtains et sa porte en arc brisé. Au sud subsiste un mur très épais, vestige de l'ancien château fort.

Le couvent des Augustins abritait une communauté de chanoines qui avait été fondée au 14e siècle par le Cardinal Gauvain de Mortemart. L'activité principale de la communauté était l'enseignement des jeunes gens. Auprès d'un cloître médiéval, dont il ne subsiste que quelques rares vestiges, les chanoines ont reconstruit à la fin du 18e siècle le bâtiment de l'aile sud. Cet édifice est attribué à l'architecte Brousseau. Il fut mis sous séquestre à la Révolution et fut affecté en 1805 à la Sénatorerie de Limoges comme le couvent des Carmes voisin. Le domaine fut acheté par un particulier en 1823. L'ancien couvent se compose d'un long corps de logis rectangulaire avec, à l'arrière- plan, une demi- tour engagée dans le mur plat. La façade sud est la plus intéressante avec son décor - très simple - et la symétrie de son ordonnance. Elle présente au centre un avant-corps plat surmonté d'un fronton triangulaire. Elle est rythmée par les travées de fenêtres s'élevant sur deux niveaux.

Fondation du couvent en 1329 par le cardinal Gauvain de Mortemart pour l'entretien de l'hôpital construit près de son portail d'entrée. Les guerres franco-anglaises au 14e siècle, puis celles de Religion au 16e siècle, causèrent pillages et dégradations. Des travaux sont réalisés à la fin du 17e siècle et dans la première partie du 18e siècle. Aile sud démolie en 1850 pour l'établissement de la départementale. L'église, placée dans l'aile sud, existait encore en 1820. Ses lambris furent réemployés dans l'église paroissiale. Vestiges du cloître démolis en 1935. Les trois ailes en U des bâtiments formaient, jusqu'en 1850, un quadrilatère, la cour étant fermée au sud par l'église. L'aile ouest possède un porche-passage dont la voûte conserve un ornement peint de cartouches à volutes et motifs floraux. De même, l'escalier du corps central conserve des vestiges d'un décor peint daté de 1761. Le pavillon nord-est conserve, au premier étage, une salle peinte, ainsi que l'aile Est avec une grande salle au plafond à la française peint en camaïeu bleu.

Architecture et décor architectural représentatifs du début du 16e siècle en Limousin. Sa construction correspond à une période de paix civile, économiquement féconde, précédant les guerres de Religion. L'intérieur conserve des plafonds à la française. La grange-étable est restée en bon état.

La construction de la halle pourrait remonter à l'instauration des foires et marchés au début du 18e siècle par Louis II de Rochechouart, duc de Mortemart. De plan rectangulaire, ouverte, elle se compose de douze poteaux de chêne, de section carrée, répartis sur les longs côtés, délimitant ainsi une allée unique de cinq travées couverte d'un toit à croupes. A l'ouest, les poteaux reposent sur un muret de moellons en granit. A l'origine, ils reposaient sans doute sur des bases monolithes en granit. La charpente, formée de quatre fermes, est portée par des poteaux, par l'intermédiaire de sablières.