Poix-du-Nord (59218)

Monuments historiques de Poix-du-Nord

• Monument aux morts

Monument aux morts

Au sortir des violents combats de la Première Guerre Mondiale, un grand nombre des bâtiments de Poix-du-Nord sont détruits, et on compte 95 morts parmi les soldats podéens, auxquels s'ajoutent, suite à l'emploi d'obus à gaz, 58 victimes parmi les civils réfugiés dans les caves. Une fois la paix revenue, l'idée d'un monument commémoratif est évoquée dès 1920 en conseil municipal. Mais il faut attendre que le plus gros des dégâts soit réparés, pour que le projet soit véritablement lancé en 1923. Le choix est fait non pas d'acheter un monument standard sur catalogue, mais de le confier au sculpteur Jean-Georges Pierre Achard, âgé de 52 ans, sculpteur parisien reconnu, qui vient de recevoir la médaille d'argent du Salon des artistes français. Il a été formé par son propre père, lui-même sculpteur, et par Alexandre Falguière, prix de Rome au style très expressif. Les 70 000 francs du coût sont financés par une souscription. Le monument est inauguré en grande pompe le 28 septembre 1924.

Achard a conçu une composition pyramidale, avec un socle polygonal de pavés et de marches en grès, et une base en granit portant une inscription commémorative et sur des plaques de marbre noir les noms des victimes, 58 civils et 63 militaires. C'est la ville anglaise de Keighley qui a offert les armoiries en bronze de la ville, avec la croix de guerre qui lui a été décernée le 5 juin 1922 en même temps qu'était inauguré le Keighley Hall. Ce socle supporte un poilu, représentant les militaires, et une femme, qui symbolise les civils, soulignant le tribut quasi égal que les podéens ont payés lors du conflit, et l'impact sur les familles. Ces représentations des victimes du conflits sont saisissantes de réalisme, traitées avec sensibilité mais sans tomber dans le pathos. Une allégorie de la Victoire les couronne de lauriers. Celle-ci s'élève au-dessus des ruines. Cas quasiment unique en France, celle-ci ne sont pas sculptées, ni symbolisées, mais constituées de véritables décombres du conflit, matérialisant de façon saisissante la réalité de la guerre.

• Keighley Hall

Keighley Hall

A la fin de la Première Guerre mondiale, Poix-du-Nord est libérée le 24 octobre 1918, par des soldats britanniques. Mais les bombardements des Allemands qui cherchent à reprendre le secteur font 58 victimes civiles, qui s'ajoutent aux 95 soldats podéens qui ne reviennent pas du conflit. Des liens personnels et professionnels existant dès avant le conflit entre les maires de Poix-du-Nord et de Keighley (en Angleterre), ce dernier propose que sa commune adopte la ville française, qui a été en grande partie détruite. C'est chose faire en 1920. Une souscription anglaise permet d'ériger entre 1921 et 1922 la salle des fêtes, baptisée Keighley Hall en hommage aux donateurs. La commune podéenne offre le terrain et assure le suivi des travaux. Les deux architectes de l'édifice sont anglais : les frères William Arthur et William Hampden Sugden, auteurs de nombreux édifices à Keighley. Ils choisissent un style typiquement anglais, le style georgien, équivalent du néo-classique français, caractérisé par l'emploi de la brique avec des éléments de stuc contrastants, et un dessin assez fin, et de grandes baies à petits carreaux. La fonction municipale est soulignée par le clocheton, qui évoque les hôtels de ville anglais. Le dessin n'est pas symétrique, avec à gauche un petit pavillon en retrait correspondant à l'escalier d'accès à la tribune. Cette différenciation claire des espaces selon leur fonction rappelle plus l'architecture Arts and Craft. L'inauguration aura lieu le 5 juin 1922, en même temps que la remise de la Croix de Guerre à la ville. Le déjeuner officiel eu lieu dans la grande salle du Keighley Hall, qui vit ainsi sa première utilisation.

Un style typiquement anglais, le style georgien, équivalent du néo-classique français, caractérisé par l'emploi de la brique avec des éléments de stuc contrastants, et un dessin assez fin, et de grandes baies à petits carreaux. La fonction municipale est soulignée par le clocheton, qui évoque les hôtels de ville anglais. Le dessin n'est pas symétrique, avec à gauche un petit pavillon en retrait correspondant à l'escalier d'accès à la tribune. Cette différenciation claire des espaces selon leur fonction rappelle plus l'architecture Arts and Craft.