Polminhac (15800)

De plan à peu près carré, le château possède deux tours circulaires, celle du sud-est contenant l'escalier. Trois niveaux sur cave et un étage de combles. Sa porte s'ouvre sur un perron circulaire. A la face Est du château a été ajouté au 19e siècle un bâtiment possédant une salle contenant un four qui vient en saillie, deux niveaux et un étage de comble. Sur le tympan de la porte de la tour s'inscrit l'année 1602. Il s'agit là d'une date de remaniement, un château d'époque médiévale existant à cet endroit dont témoignent certains remplois d'éléments sculptés, le départ de deux échauguettes ou encore la différence d'appareil sur les façades.

Donjon de la fin du Moyen Age (14e, 15e siècle). Pendant la deuxième moitié du 17e siècle, adjonction d'un corps de logis et d'un pavillon d'angle. Au 19e siècle, réfection des décors intérieurs dans le goût néo-gothique. Début 20e siècle, corps de logis réaménagé en intégrant des éléments plus anciens.

Un premier château de Clavières a sans doute été construit au XIIIe siècle, la seigneurie apparaissant dans les textes en 1230, comme appartenant à la maison d'Albars. Une maison-forte avec tour d'escalier fut construite ou reconstruite vraisemblablement fin XVe ou début XVIe siècle. La propriété passe par alliance à la famille Salvatge (ou Salvage de Clavières) au XVIe siècle et y reste jusqu'à nos jours. Au milieu du XVIIe siècle, le château est agrandi d'une aile accolée au nord et une chapelle est édifiée à proximité, à l'est. Des communs sont construits à l'ouest au XVIIIe siècle et un jardin classique est aménagé. Au milieu du XIXe siècle, le château est transformé : il est agrandi au sud et, au centre de la façade remodelée et unifiée, est bâtie une rotonde en avancée. Les intérieurs sont redécorés. Les communs (sauf les écuries) sont démolis et reconstruits à l'arrière du château. Les jardins sont aménagés en parc paysager.

Le château est un édifice à l'ordonnance régulière, couvert d'une toiture en lauzes à deux versants et croupes, percée de lucarnes. Au milieu de la façade, la rotonde est surmontée d'un toit conique. Les communs (écuries, garages, pigeonnier-poulailler-bûcher) et la chapelle, disposés à l'est en rangs parallèles, adoptent des dispositions homogènes.

Socle cubique à sa partie inférieure, puis en forme de tronc de pyramide aux angles abattus, sur lequel est dressé le fût de la croix. Le fût octogonal a sa base moulurée d'un bandeau surmonté d'un tore dont il est séparé par une gorge. Une croix surmonte le fût, présentant, au-dessus d'une base octogonale, un montant cylindrique. A la partie inférieure du montant sont représentés latéralement, debout sur la base octogonale, deux personnages en haut-relief représentant vraisemblablement la Vierge et saint Jean. Sur la face sud-est est sculptée en ronde-bosse la Vierge tenant l'Enfant. Sur la face opposée, le Christ crucifié avec l'inscription INRI au-dessus. A l'extrémité supérieure du montant et à chacune des extrémités des bras font saillie quatre feuilles plissées s'épanouissant en palmettes autour de la tranche.

L'église de Polminhac, dédiée à Saint-Victor, est d'origine romane. Ses parties les plus anciennes (fin du 12e siècle ou commencement du 13e siècle) correspondent selon Rochemonteix au chœur et au clocher à quatre ouïes. Le chevet fut surélevées en 1421 (date inscrite sur la clef de voûte de l'abside) pour permettre le couvrement du chœur par des voûtes d'ogives. A cette occasion, des contreforts ont été rajoutés à l'angle de chaque pan et les baies ont été rallongées pour assurer un meilleur éclairage du sanctuaire. Six chapelles latérales ont été rajoutées aux 15e et 16e siècle. La façade Ouest fut reprise jusqu'au deux-tiers de sa hauteur à la fin du 16e siècle. Des travaux d'entretien et d'aménagements intérieurs se poursuivirent jusqu'au 18e siècle. Au 19e siècle, la sacristie adossée contre la face nord du chœur fut agrandie (projet de 1844), l'intérieur fut orné d'un décor peint au pochoir et des vitraux furent installés, complétés au 20e siècle par des créations du maître-verrier Borie du Puy. Sur les bases du projet de l'architecte départemental Pierre Terrisse de 1943, une réfection des toitures et un ravalement des façades fut réalisé en 1952. Dans les années 1960, une tribune en dur fut installée et les parois revêtues d'un mélange de pierre apparentes et de crépi. Plus récemment, un vitrail fut posé pour éclairer la troisième chapelle Nord dédiée à la vie de Saint-Jacques de Berthieu, jésuite natif de Polminhac et canonisé le 21 octobre 2012. Ce vitrail se compose de quatre scènes placées les unes au-dessus des autres, représentant de bas en haut la maison de Polminhac où il est né le 27 novembre 1838, son départ en mission pour Madagascar le 10 décembre 1875 (superposition d'un voilier et d'un village vernaculaire), son massacre par les indigènes le 8 juin 1896 et sa béatification par le pape Paul VI le 17 octobre 1965.

L'église Saint-Victor de Polminhac s'élève au cœur du bourg médiéval, bordée par une place du côté nord. Elle est construite en tuf volcanique (appareil et moellon) brèche andésitique pour certaines chaînes d'angle et éléments sculptés ; sa couverture est en lauze. La façade principale ouest, percée du porche d'entrée principale, est surmontée d'un clocher-mur à quatre ouïes. La nef à vaisseau unique, couverte d'une voûte en plâtre, est accostée de six chapelles latérales. Les deux premières couvertes d'une voûte en berceau, les quatre autres d'ogives à nervures profilées en tore et aux clefs ornées (agneau pascal, porc). Le chœur à chevet polygonal est voûté d'ogives à six quartiers, retombant sur des culs-de-lampe allongés et réunis par une clef datée 1431 et ornée d'un agneau pascal portant une croix avec oriflamme ; il est précédé d'une travée droite voûtée d'arêtes, séparée de la nef par un arc diaphragme. La façade ouest se compose de deux parties correspondant à deux campagnes de construction. La partie inférieure est percée d'un très original portail à ébrasement formé de six voussures retombant sur autant de colonnettes engagées par l'intermédiaire d'un bandeau orné de têtes plates, de fleurons, de fleurs de lys et de pommes de pin. Une archivolte à crossette surmonte l'ensemble, amortie par une sculpture représentant le Père éternel bénissant des deux mains. Les corniches couronnant au nord et au sud les chapelles latérales sont ornées de modillons provenant probablement des murs gouttereaux de la nef romane primitive. Dans les angles, ces modillons représentent des caricatures de figures humaines et animales.

Le château de Vixouges (nom de la famille qui le posséda jusqu'au 15e siècle) est un édifice résultant d'une succession de transformations et agrandissements à diverses époques, mais qui présente une certaine homogénéité. Au 13e siècle, se dressait un simple donjon rectangulaire entouré d'une enceinte ; fortement endommagé lors des guerres franco-anglaises, il fut en grande partie remanié et réaménagé (cheminées) au 15e siècle. A la même époque, sont élevées les tours d'enceinte sud-est et sud-ouest. Au 17e siècle, aménagement des ailes ouest (chapelle, four à pain) et est (reconstruction des murs). Au 18e siècle, construction d'un long corps postérieur, réaménagement du premier étage (plafond à caissons peints) , réfection totale des toitures, construction d'un perron et d'un mur de clôture.