Port-Saint-Louis-du-Rhône (13230)

A la limite des terroirs d'Arles et de Fos, le domaine de la Favouillane se situe au sein de l'espace agricole du Radeau, ancienne zone marécageuse à l'est du Rhône. Constitué au XIIIe siècle par l'Ordre des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, il fut érigé en commanderie en 1614 : un mas y fut construit en 1630 avec dépendances en forme de cabanes bâties en terre et couvertes de roseau. En 1793, le domaine fut vendu aux enchères. En 1830, son propriétaire le rattacha au domaine du Radeau.

Succédant à une cabane de la fin du XVIIe siècle, la grande bergerie de la Favouillane fut édifiée entre 1851 et 1891, selon les données cartographiques. Elle offre un plan rectangulaire de 50 m de long sur 12 m de large, achevé par une abside au nord pour éviter la prise au vent. Elle est constituée de murs d'1 m de haut, en béton de galets liés au mortier de chaux, rythmés de contreforts rampants inscrits dans le prolongement des fermes. La charpente comporte neuf grandes fermes ; trois pannes intermédiaires espacées de 2 m supportent les chevrons sur lesquels sont disposés les «coundorso», baguettes en bois de saule non équarries. La couverture en «sagne» est formée de petites gerbes de roseaux de 10 cm de diamètre, «les manons» fixés aux «coundorso».

Des projets de création d'un port à l'embouchure du Rhône sont nombreux à partir du début du 19e siècle. La création de Port-Saint-Louis commence vers 1850-1860. Les travaux de l'Etat durent de 1863 à 1871 : création du canal Saint-Louis (du golfe de Fos jusqu'au Rhône) , bassin portuaire, écluse (du canal jusqu'au Rhône). La mise en eau se fait en 1871. Les entrepôts, construits entre 1880 et 1882, sont situés en front de quai. Ils sont constitués d'une maison d'habitation située au sud face à la tour royale, sur deux niveaux et flanquée de part et d'autre d'entrepôts ou magasins. Ceux-ci forment une cour intérieure fermée au nord par deux bâtiments d'habitation. Depuis les années 1960 et la création du port de Fos-sur-Mer, l'activité portuaire de Port-Saint-Louis n'est plus rentable et la majeure partie des bâtiments liés à l'activité portuaire est en train de disparaître.