Pouilly-sous-Charlieu (42720)

Le Poyet semble voir débuter son histoire avec celle de la famille de Saix en 1312 avec Guichard de Saix qui rend hommage au comte de Forez pour son fief. Les Saix tombent en quenouille après plus de deux siècles et demi. La famille Ronchevol reprend le flambeau peu de temps, Jacques de Ronchevol n'ayant que des filles. L'aînée, Anne-Minerve, épouse François de Sainte-Colombe en 1578, ce dernier devient seigneur du Poyet. Les Sainte-Colombe se distinguèrent au service des rois de France. Jean-Louis Eléonor de Sainte-Colombe, né en 1733 fit de grandes rénovations au château en 1764, il avait décidé qu'il occuperait ce domaine avec sa jeune épouse trois ans plus tard. Il fut ensuite exécuté à Lyon en 1794. Son fils, Jean-Baptiste repris le château jusqu'à sa mort en 1816. La famille se sépare du Poyet vers 1854, le domaine passe entre plusieurs mains.

Le château conserve l'essentiel de sa composition héritée de 1764-1767. C'est dans la partie sud du logis que subsistent quelques éléments de l'ancienne bâtisse, un escalier rampe sur rampe et la porte d'une salle forte, dans leur prolongement se trouvait la chapelle Saint-Laurent aujourd'hui disparue. Le logis, est assis sur un plan rectangulaire orienté nord-sud auquel sont venus s'ajouter deux petits pavillons de plan carré en avant-corps face à l'est. Le logis est sur deux niveaux plus les combles et les pavillons sur un niveau plus les combles, tous les bâtiments sont mansardés et agrémentés de lucarnes. La couverture devait être initialement couverte de tuiles rouges plates issues de la tuilerie locale, certaines tuiles mécaniques sont venues en réparation de certaines parties du toit. Le château est accessible depuis une allée d'honneur qui s'achève par un petit pont surmontant les anciennes douves et menant à l'entrée principale. Les baies cintrées sont encadrées de pierre sans modénature particulière, ainsi que les lucarnes, une horloge en toiture et un clocheton agrémentent la façade. L'ancienne horloge présente une date portée de 1767, son ouverture est désormais équipée d'une fenêtre. À l'intérieur, le rez-de-chaussée est distribué par un hall d'entrée et un escalier d'honneur en pierre de taille au garde-corps en fer forgé. Les pièces du rez-de-chaussée comprennent un grand salon, une salle-à-manger couverte d'une voûte d'arêtes avec une cheminée en pierre sans ornement. Dans le prolongement vers le nord, se trouvent de petites pièces à usage de la domesticité et dans le pavillon au rez-de-chaussée voûté en berceau, une cuisine avec son puits et ses pierres à eau. La partie nord est occupée par une petite pièce qui pourrait avoir été un oratoire. Côté sud, un autre salon couvert de boiseries précède l'ultime petite pièce à l'identique de celle située au nord mais sans décor. Elle mène à un escalier de pierre permettant l'accès aux étages. Les cinq pièces du rez-de-chaussée sont en enfilade et les salons possèdent une cheminée décorée dans le style du XVIIIe siècle. À l'étage les pièces sont également équipées de cheminées du XVIIIe siècle et de boiseries. À noter la pièce forte en partie sud et la bibliothèque qui couvre une mezzanine au-dessus du hall d'entrée. Le deuxième étage, bien que plus modeste, possède encore toutes les pièces à l'usage de la domesticité : lingerie, chambres à coucher avec également des cheminées de pierre mais de facture plus récente (XIXe siècle).