Roscoff (29680)

Construction commandée dans les années 1570 - 1600 par un négociant. Quelques transformations au début du 17e siècle (lucarne datée 1603). Agencement intérieur du début du 18e siècle ; caractère exceptionnel des peintures sur lambris dans une maison urbaine : panneaux peints représentant des paysages et des vues de la cité et du port de Roscoff situés dans une chambre du premier étage.

La maison du passage Louis-Noir est une extension fin 16e-début 17e siècle d'une maison plus ancienne (du début du 16e siècle) qui subsiste, en l'espèce d'un mur mitoyen et de la cave, aujourd'hui éléments de la propriété du 9 rue Gambetta (parcelle cadastrée AC 339). Du corpus connu des maisons de négociants roscovites, elle est seule, avec celle du 25 rue Amiral-Réveillère, dite de Marie Stuart (notice Mérimée PA00090403) , à posséder une galerie dans la cour intérieure. Elle affirme son originalité par l'existence d'une galerie supérieure et la diversité des décors de ses chapiteaux de colonnes et colonnettes. Cette maison participe également au système de défense portuaire : anciennement en bordure de grève, elle est pourvue d'une échauguette dans un de ses angles.

L'église Notre-Dame de Croaz-Batz a été construite de 1515 à 1549. A l'origine, elle se terminait à l'est par un choeur à chevet plat. Le choeur actuel a été reconstruit au début du 17e siècle. L'ensemble de la charpente a été lambrissé en 1610 et le porche sud a été remplacé en 1634 par une chapelle dédiée à saint Joseph. La chapelle nord ne fut rajoutée qu'en 1701. D'importants travaux de réaménagement intérieur ont eu lieu en 1777.

L'ancienne chapelle était considérée comme construite à l'emplacement du débarquement de Marie Stuart en 1548 au moment de ses fiançailles, mais datait plus certainement du 15e siècle. Elle se composait d'un rectangue percé de baies à meneaux, ainsi que d'une porte à l'ouest et une au midi. Au nord de la chapelle se trouve une maison dite de Marie Stuart, dont la cour intérieure est entourée d'un portique surmonté d'un étage d'habitation.

La maison située 18, rue Albert-de-Mun a été construite par Mathieu Le Hir du Carpont et de Keramanach, marchand-armateur appartenant à une riche famille du Léon. La construction de la maison correspond aux opérations de lotissement des terrains entourant Notre-Dame de Croas-Batz. Cette maison, à l'origine à un étage carré, ne comprenait qu'une grande pièce par niveau, avec une cheminée sur chacun des murs-pignons. Cette disposition correspond à une fonction commerciale. Agrandie en 1749 par la création de la maison adjacente située au 16 de la même rue, elle semble n'avoir plus à cette époque qu'une fonction résidentielle : l'intérieur est en effet entièrement réaménagé en ce sens. Le rez-de-chaussée est divisé par des cloisons de boiseries en salon et salle-à-manger, la nouvelle construction abritant une cuisine, une arrière-cuisine, un office et un couloir de distribution qui aboutissait à l'escalier situé dans la tour. Celui-ci reste le seul élément de distribution verticale. Le niveau suivant est réparti de la même façon, avec deux chambres dans l'ancienne pièce unique de la vieille maison, trois chambres et un couloir de distribution dans la nouvelle. La demeure a été divisée en 1909, la vieille maison reprenant son tracé ancien, légèrement agrandie par l'adjonction d'une partie de l'ancien couloir et par l'ancienne grange adossée à son pignon nord, transformée en cuisine. La nouvelle maison a conservé sa distribution, amputée de l'extrémité sud du couloir, où un escalier a dû être aménagé, cette partie de l'édifice ne disposant jusqu'alors d'aucune circulation verticale. Les deux édifices ont encore subi quelques modifications : percement de fenêtres sur le pignon sud et la façade postérieure du Ty-Coz, création de lucarnes supprimées lors d'une restauration récente, surélévation de la façade postérieure de la nouvelle maison, avec percement de fenêtres, et transformation de la cuisine et de l'arrière-cuisine en pièces à vivre.

Selon la légende, Marie Stuart aurait débarqué à Roscoff en 1545. Une chapelle dédiée à Saint-Ninien aurait été élevée à l'emplacement de ce débarquement, située entre deux maisons dites de Marie Stuart. La porte et les fenêtres de la chapelle Saint-Ninnien, du 1er siècle (démolie) , ont été réédifiées sur la maison du 16e siècle. La façade sur rue est un bon exemple de l'architecture urbaine du 16e siècle dans le Léon.