Saint-Chef (38890)

Monuments historiques de Saint-Chef

• Château de Saint-Chef

Château de Saint-Chef

Autour du monastère fondé au 6e siècle, se développa à partir du milieu du Moyen Age une petite bourgade. L'ensemble était protégé par une muraille et un château, détruit en 1576. L'édifice actuel a été reconstruit à la fin du 16e siècle après les guerres de religion. Il est restauré dans les années 1830-1840 : création de la grande terrasse se terminant en hémicycle et de différents cheminements. Dans les années 1860-1870, il prend son aspect actuel. Le château est construit au bout du promontoire qui domine Saint-Chef au nord ; il présente un plan en U avec une cour fermée au sud par un mur dans lequel s'ouvre un portail ; il comporte une partie principale formant un L, sur deux niveaux, flanquée au nord et au sud de trois tours d'angle ; la chapelle constitue l'aile sud-est. A l'intérieur, les aménagements datent du 19e siècle ; il subsiste quelques éléments d'origine (cheminée monumentale). Dans le parc, créé au 19e siècle, ont été édifiées des fabriques de grande qualité de construction.

• Eglise Saint-Theudère

• Tour du Pollet

Tour du Pollet

Le bourg de Saint-Chef tire son nom de l'abbaye éponyme fondée au VIe siècle par saint Theudère, disciple de saint Césaire d'Arles. L'expansion de l'abbaye au XIIe siècle s'accompagne d'un développement de l'habitat et des installations défensives : un bourg se développe dans le vallon qui entoure l'abbaye, et un autre est implanté plus haut, à l'intérieur des fortifications d'un château attesté depuis au moins le XIIe siècle et établi sur les hauteurs, le tout ceint d'une muraille. Ce château féodal assurait la défense de l'abbaye et de son bourg, et était en possession des puissants archevêques de Vienne, également abbés de Saint-Chef. Au XIVe siècle, les hauteurs de Saint-Chef semblent être occupées d'une part par le château abbatial à vocation militaire de l'archevêque de Vienne, dont la tour du Pollet est encore le témoin, et d'autre part à proximité de celle-ci mais plus à l'ouest par le « grand château », résidence des archevêques, avec le développement d'un bourg castral incluant entre autres les maisons destinées à leurs hôtes, le « mas » du château, le tout entouré d'une muraille et surplombant la partie inférieure construite sur les coteaux constituée par l'ensemble abbatial et son bourg sur l'ancienne route qui sillonne le valllon. Après le rattachement du Dauphiné au royaume de France, les relations avec les seigneurs voisins deviennent plus difficiles, une guerre s'ensuit de 1402 à 1405 avec la famille des Torchefelon de Montcarra, donnant lieu à l'incendie du château de Saint-Chef. Le site sera définitivement démantelé au XVIe siècle, ne laissant que la tour du Pollet et probablement une tour d'angle intégrée à l'actuel château Teyssier de Savy.

La tour du Pollet se trouve à l'extrémité Est de l'ancien ensemble castral du « quartier du château » qui domine le bourg de Saint-Chef. Excentrée par rapport aux autres bâtiments, elle est implantée en bordure d'une vaste terrasse ovalaire, dominant une seconde terrasse ou basse-cour, surplombant l'abbaye, et qui recèlent encore en bordure quelques traces d'un mur ancien. Construite en pierre calcaire, la partie supérieure découronnée, la tour conserve pour les parties hautes et l'intérieur son parement de petits moellons de molasse et de calcaire, bien équarris et disposés en assises régulières sur lesquels on retrouve les traces d'un enduit lissé. Sur la partie basse, à hauteur d'échelle, ce parement a été arraché au fil des siècles. Aux angles du bâtiment, on trouve de beaux blocs de la même molasse gris-vert, harpés avec soin, témoignant de la minutie accordée à sa construction et de l'importance de cette construction. Les encadrements des ouvertures ont disparu. La tour porte des traces de l'ancrage de l'envahissement de la végétation, régulièrement arrachée pour entretenir la maçonnerie. Ses dimensions sont imposantes : elle mesure encore environ 17 mètres de haut. Sa base est carrée, de 8,80 m sur 8,80 m. Les murs sont très épais (2,40 mètres), en raison des exigences imposées par la poussée des anciennes voûtes internes, si bien que l'intérieur mesure à sa base 4 mètres de côté. On y pénètre par une porte de 1 mètre de large environ. Elle est percée sur chaque côté, à des hauteurs différentes, de baies ruinées (une grande baie sur chaque face, dont il ne subsiste que les arrachements) dont certaines révèlent encore des arcatures brisées. On trouve à l'intérieur la trace d'une ancienne voûte en berceau. De vastes encoches permettent de retrouver l'emplacement d'anciennes poutres qui correspondent à la délimitation des étages.