Saint-Coulomb (35350)

Ancien château fort construit par un oncle de Bertrand Du Guesclin. Neuf tours en flanquaient la courtine. Un pont-levis donnait accès à la cour en hémicycle. Trois souterrains permettaient de quitter la forteresse. Le château assurait la défense contre les attaques anglaises. Henri IV le fit raser, comme dernier repaire des Ligueurs.

Construction de la fin du 17e siècle ayant remplacé une maison forte du 15e siècle, siège d'un des baillages du comté du Plessis-Bertrand. L'édifice est flanqué de deux ailes plus récentes et agrémenté d'une chapelle et d'un colombier. Le château se trouve au milieu d'un jardin à la française. L'intérieur du corps de logis conserve un escalier en bois à gros balustres ainsi que des plafonds à poutres et solives apparentes. Le portail d'entrée se compose d'une grille en fer forgé du 18e siècle. L'édifice présente l'un des plus intéressants modèles de maison des champs malouine subsistant dans la région.

Datée de 1729, la malouinière est représentative des édifices simples à trois travées. L'édifice est flanqué de deux petites ailes basses comprenant, l'une les latrines, l'autre un local de service. L'ancienne cour (transformée en jardin) au nord, le jardin au sud et un puits complètent l'ensemble, qui a subi peu de remaniements. Le décor du salon est représentatif de ces petites malouinières.

La Mettrie-aux-Houets est une malouinière du premier quart du 18e siècle (la chapelle est datée 1725) , qui possède encore un rare ensemble d'éléments, intérieurs et extérieurs, caractéristique de la demeure noble. L'entrée se fait par une grille monumentale entourée de deux sauts-de-loup circulaires, reliant la grille d'un côté à la chapelle, de l'autre au colombier ; des communs à arcades encadrent la cour d'honneur. Devant l'entrée, une fausse avenue accentue l'axe de la composition. La façade arrière donne sur une terrasse surélevée puis des jardins à la Française avec bassin, tapis vert, miroir d'eau encadré de folies d'angle. L'intérieur a conservé son escalier à balustres de bois, des lambris d'un dessin très strict, des parquets à larges lames et quelques alcôves.

Les Courtils-Launay est une grande malouinière, datée 1724, qui aurait été construite par un corsaire du nom de Launay. Elle se révèle assez atypique par rapport aux malouinières construites à la même époque. Sa première particularité est imposée par la déclivité du terrain : le logis est à orientation unique, la façade nord étant pratiquement aveugle ; la façade sud, sur jardin, est à quatre travées (plus deux baies latérales percées au rez-de-chaussée vers la fin du 19e siècle). Le plan est également original : le grand salon occupe la moitié ouest du logis, tandis que l'escalier, puis la salle, se partagent la moitié est. La cuisine se trouve ainsi reléguée dans l'ancien manoir, situé dans le prolongement du logis, à l'est ; une porte percée dans le mur est de la salle permet de communiquer avec la cuisine. En dépit de quelques modifications (reprise complète de la façade sud des communs dans la seconde moitié du 19e siècle, percement des deux baies du rez-de-chaussée) , l'ensemble est en bon état de conservation : l'environnement est intact, ainsi que le décor, typique des petites malouinières, notamment un escalier à jour central, en bois, de très belle facture.

La Grande Gâtinais, qui aurait été construite, selon Banéat, au 17e siècle, présente les dispositions classiques et représentatives des petites malouinières, avec sa façade austère, à deux travées et deux niveaux, égayée seulement par la mise en valeur de la travée centrale. En fait, les proportions du fronton triangulaire, la masse trop importante des ailes latérales et une certaine sécheresse de la modénature, indiquent une date tardive dans le 18e siècle. En ce sens, le Grande Gâtinais est un bon exemple de la persistance du modèle de la malouinière, qui a inspiré les pastiches plus tardifs.

La malouinière de la Fosse-Hingant, datant du 17e siècle, a été très modifiée sous la Restauration, notamment par l'adjonction d'un avant-corps à trois travées sur la façade sur cour dans les années 1820-1830. La structure de la malouinière y reste néanmoins encore lisible, avec son corps de logis à six travées (chose rare pour une malouinière, celles-ci comprenant habituellement un nombre impair de travées) , flanqué de deux pavillons plus bas. La Fosse-Hingant a joué un rôle important pendant la chouannerie : elle fut le centre de la conspiration de la Rouërie, dénoncée par un traître. A la suite de ces événements, qui laissèrent une impression pénible dans la région, le nom de la Fosse-Hingant fut pendant quelques décennies remplacé par celui de Nermont (nom d'une terre située à proximité). Le logis occupe actuellement le centre d'un ensemble comprenant les communs, la chapelle portant la date de 1781 (qui correspond à une restauration) , le colombier, le mur de clôture avec son portail encadré de pavillons et surtout la salle de billard, en forme de petit temple antique, à l'extrémité de l'enclos.

La construction du logis et de la chapelle de la Ville-Bague peut être attribuée à l'une des plus grandes famille de Saint-Malo aux 17e et 18e siècles, les Magon de la Chipaudière, propriétaires du domaine à partir de 1695, mais le logis, de type malouinière, semble légèrement postérieur. Le jardin a vraisemblablement été aménagé à la même époque, et l'on peut lire son tracé sur le relevé des Côtes de France : il était alors constitué de trois terrasses allant en s'agrandissant et s'évasant complètement au niveau de la dernière. Les deux premières terrasses étaient plantées à la française, avec quatre parterres et des arbres, la dernière était occupée par deux pelouses séparées par l'allée centrale. Du tracé original ne subsistent aujourd'hui que l'enceinte et le tracé des deux premières terrasses, la dernière ne faisant plus partie de la propriété. Un parc paysager a été redessiné au 19e siècle, flanqué d'un potager et d'une roseraie au niveau de la deuxième terrasse. Le parc a conservé actuellement son aspect global du 19e siècle, mais des parterres à la française ont été replantés sur la deuxième terrasse après les ravages causés par la tempête.

Ce manoir est un exemple typique de la recherche des creux du terrain par les corsaires pour y installer leur maison de campagne. C'est un édifice de plan en H présentant un corps de logis central, flanqué de deux pavillons en saillie. Cette construction du début du 18e siècle possède un haut et un bas jardin. L'accès s'effectue, pour le haut jardin, par un escalier en pierre en fer à cheval. Le bas jardin se trouve en contrebas et offrait une vue avec étang et douves. Pendant la Révolution, le manoir fut transformé en hôpital. La chapelle rectangulaire, datée de 1707, a été transformée en grenier et cellier.

Cette malouinière forme un ensemble organisé avec soin. Le logis est mis en scène au centre d'une composition en partie close de murs, bordé au nord d’une douve en eau alimentée par plusieurs sources, protégé à l'ouest par une terrasse haute et subtilement intégré à la pente sur une terrasse intermédiaire ouverte à l'est sur une cour d'honneur, qui elle-même surplombe un jardin bas bordé par le ruisseau de la Trinité et un étang. Le système de douves qui devait former à l’origine un vaste rectangle ouvert au coeur de l’enclos, est aujourd’hui réduit à ses branches nord et est, et à une petite partie de sa branche ouest, mais ces dispositions résiduelles restent néanmoins, par leurs dimensions et leur mise en œuvre soignée en maçonnerie, significatives de leur ampleur passée. L’ancienne chapelle, de plan rectangulaire, est implantée sur l’angle nord-est de l’enceinte, avec double accès intérieur et extérieur, tandis que le colombier occupe une position symétrique au sud-est de l’enclos. Ce colombier de forme carrée à l’extérieur et ronde à l’intérieur, totalise quelque 600 boulins. Sa toiture entièrement refaite ne comporte plus aucun élément d’origine.