Saint-Didier-de-la-Tour (38110)

Monuments historiques de Saint-Didier-de-la-Tour

• Maison forte de Maison Blanche

Maison forte de Maison Blanche

La Maison Blanche apparaît pour la première fois dans un dénombrement de maisons fortes en 1350, à l'occasion du rattachement du Dauphiné au royaume de France. Elle avait été construite pour la défense du pays contre les Savoyards dont les incursions étaient fréquentes. En 1540, la Maison Blanche appartient à Gilles et Jean de Ruins, propriétaires de la Maison Forte de La Mure, également sise à Saint-Didier. Dans la deuxième moitié du XVIIe siècle, elle passe à la famille de Boissac, qui y fait exécuter des travaux d'emménagement et d'embellissement. Elle change au moins deux fois de main au XIXe siècle ; les menuiseries d'un certain nombre d'ouvertures sont alors modifiées.

Située un peu en hauteur à l'écart du bourg, sur une sorte de plate-forme surplombant le ruisseau du Jaillet et un étang recouvrant les anciennes douves, la propriété est aujourd'hui composée de deux éléments en équerre, distincts, et se faisant face : le logis d'une part, de deux étages, couvert d'un toit à la dauphinoise, flanqué d'une tour d'angle, et marqué par une recomposition de la façade principale au XVIIe siècle avec notamment un portail sculpté - ensemble auquel on peut rajouter la tour du pigeonnier qui, à l'origine faisait partie d'une extension de la muraille extérieure de cette maison forte, et dont témoignent des traces d'arrachement ; et d'autre part le vaste corps des communs également disposés en équerre, abritant entre autre un four, la pierre d'un pressoir, et des écuries. Ces communs sont le résultat de diverses époques de construction, unifiées par une toiture similaire à celle du château. On notera par ailleurs, sous l'enduit de la façade du logis, des restes de décors peints. Demeure de campagne marquée par la sobriété, elle présente néanmoins des éléments de qualité. L'intérieur du logis conserve des plafonds en châtaignier du XVe siècle et des sols en terre cuite du XVIe siècle, ou encore le parquet marqueté du rez-de-chaussée datant vraisemblablement du début du XIXe siècle. Les étages sont desservis par un escalier à rampe droite datant probablement du XVIIe siècle. Les équipements des cuisines ont été conservés, avec notamment les anciens potagers.