Saint-Michel-Tubœuf (61300)

Le château remplace une ancienne forteresse médiévale dont il a utilisé l'implantation. Cette place-forte joua un rôle important dans la première moitié de la guerre de Cent ans, à l'époque où les troupes françaises s'opposaient aux effectifs anglo-navarrais. Au 17e siècle, la forteresse est remplacée par un ensemble composé d'un logis et de pavillons symétriques. Les murs des pavillons d'entrée sont décorés de chaînages de briques roses, ainsi que les ouvertures. Les pavillons occupant les angles de la cour d'honneur avaient été prévus pour la défense. La tour Est remploie une ancienne fenêtre en accolade du 15e siècle, provenant sans doute de l'ancien château. A proximité du château se trouve l'orangerie, construite en brique rose à la fin du 17e siècle. Elle s'ouvre par une grande porte centrale encadrée de pilastres plats, en brique, qui soutiennent un fronton triangulaire.

En 1793, la France met sur pied un réseau de télégraphie aérienne dont l'existence se poursuit jusqu'en 1855. L'idée en revient à un ecclésiastique, Claude Chappe. Suivant le principe, un signal est installé au sommet de chaque hauteur, matérialisé à l'aide de trois éléments de bois articulés. Au pied de chaque mécanisme, un guetteur, appelé stationnaire, observe les positions que prend le signal le plus proche et les transmets au stationnaire suivant. La ligne Paris-Brest, décidée par la Marine pour ses besoins, passe par la Basse Normandie. La ligne se compose de 58 postes, distants de dix à douze kilomètres, dont quatorze situés dans l'Orne. Construit en 1798, le poste du Buat recevait les signaux de la Lande (Eure) , et le transmettait au relais suivant, à Saint-Symphorien. C'est une tour carrée en silex, avec des chaînages de briques roses, d'une hauteur de dix-neuf mètres. La toiture, à laquelle était fixé le mécanisme, a disparu.