Saint-Simon (15130)

Le château existait au 14e siècle et porte le nom de ses propriétaires de l'époque. L'édifice se compose d'un corps de logis rectangulaire, flanqué d'une grosse tour circulaire à son angle nord-est, d'une échauguette octogonale à son angle sud-est, et d'une tourelle à pans coupés sur la façade ouest, laquelle présente une porte du 16e siècle. Décors sculptés autour des fenêtres. Un bâtiment rectangulaire, à usage de communs, a été ajouté postérieurement au nord de ce château. A l'intérieur, le décor présente un caractère artistique rare dans les campagnes de Haute-Auvergne.

Le fief est mentionné pour la première fois en 1310. Typique des châteaux cantaliens agrandis à plusieurs reprises, cet édifice a une origine ancienne attestée par la tourelle d'escalier (15e ou 16e siècle) et une porte à arc en accolade. L'essentiel date cependant du 18e siècle (reconstruction entre 1722 et 1732). En 1730, autorisation est donnée pour la construction de la chapelle. Endommagé à la Révolution, le château est réaménagé au 19e siècle. Le plan présente un corps oblong flanqué au sud par son milieu d'une tourelle d'escalier circulaire demi-hors-oeuvre, et sur l'angle nord-ouest par une tour circulaire presque hors-oeuvre. A l'est, l'aile de la chapelle fut construite dans le prolongement du corps principal. Vers 1840-1850, les jardins sont tracés, avec allées, cour, platanes et terrasses. A l'intérieur, des décors originaux ont été aménagés au 18e et au 19e siècle, en particulier dans la chapelle qui réutilise des éléments du 17e siècle dans des lambris du 18e.

A l'église est accolée une ancienne tour fortifiée, refuge des habitants à l'époque de la féodalité. La salle du rez-de-chaussée sert de chapelle latérale après avoir été le choeur de l'église précédente, remplacée au début du 20e siècle par l'église actuelle, dans laquelle a été remployé à l'ouest un portail roman aux impostes à damiers et à l'archivolte ornée de rinceaux. Cette tour carrée, de vingt-deux mètres, comporte trois étages au-dessus du rez-de-chaussée. L'ancienne salle basse, couverte en arc de cloître, n'avait probablement d'autre issue qu'une ouverture pratiquée à la clef de la voûte, selon le dispositif commun à tous les donjons romans, dont l'entrée était au premier étage. Cette entrée primitive est aujourd'hui la seule par laquelle on accède aux étages supérieurs par un escalier à vis. Cet ancien donjon est l'un des mieux conservés de l'époque romane en Haute-Auvergne.

L'appellation du domaine provient de l'existence, au 17e siècle, d'un "martinet", usine à forger le cuivre. Cette grange à abside, construite en 1670, représenterait le dernier exemple d'un type de bâtiment agricole qui était fréquent dans cette région de l'Auvergne jusqu'à la Révolution. La grange est située au-dessus de l'étable pour faciliter l'alimentation du bétail et pour assurer la longue stabulation d'hiver. Un appentis, dit "védelat", d'époque plus récente, lui a été accolé au sud-ouest. Composé d'éléments disparates des 18e et 19e siècles, le château présente moins d'intérêt. Le parc a été refait au milieu du 19e siècle.