Salernes (83690)

La maison se trouve au cœur du noyau villageois, inscrite dans l’alignement de la rue principale. Les Issaurat, une famille aisée de Salernes, sont à l’origine de cette demeure bourgeoise constituée suite à l’acquisition de deux maisons en 1684, puis agrandie en 1719 par l’achat d’un immeuble voisin. En 1685, Balthazard Issaurat donne à prix-fait aux frères Louis et Joseph Aurenges, maçons de Cotignac, les réparations et accommodements de la maison. Les travaux comprennent divers ouvrages de gypserie, notamment la construction d’un escalier suspendu à balustres et la réalisation d’un ensemble de cheminées. Vendue en 1796, la maison est divisée en une douzaine d’appartements. La distribution a peu évolué depuis. Au XIXe siècle, plusieurs caves sont aménagées en grandes cuves revêtues de carreaux de Salernes, en liaison avec le commerce du vin exercé par le propriétaire d’alors.

Implantée sur un terrain en forte dénivellation, elle est établie sur d’anciennes caves voûtées. Le rez-de-chaussée, de plain- pied côté rue et à hauteur d’un premier étage côté jardin, est surmonté de deux étages carrés et d’un étage de combles aménagé.La maison est constituée de deux parties distinctes. La partie antérieure présente une structure cohérente, double en largeur et en profondeur ; un étroit couloir central conduit jusqu’à la cage d’escalier autour de laquelle s’organise la distribution des appartements. La partie arrière qui procède d’adjonctions, réunit plusieurs corps de bâtiment hétérogènes dont les pièces ne sont pas toutes au même niveau.

En 1880, Eugène Léotard Lèbre, qui possédait déjà à Salernes le petit moulin excentré de l'Iscles, fit l'acquisition de deux des trois moulins à farine du village, le "moulin du milieu" et le "plus bas moulin", qu'il équipa chacun d'une turbine et de quelques machines. En 1928, son fils Fernand Lèbre cessa l'exploitation pour entreprendre des travaux destinés à transformer le vieil établissement à meules du "plus bas moulin" en une minoterie industrielle. Après avoir surélevé le bâtiment d'un étage et consolidé sa structure, construit une série de silos en béton contre sa façade nord et une passerelle métallique joignant le magasin à farine situé de l'autre côté de la rue, il s'adressa à la société Teisset Rose Brault, spécialiste en matériels de meunerie, pour la commande d'une nouvelle turbine et d'une machinerie complète. Doté notamment de broyeurs et de plansichters, les deux grandes innovations de la meunerie introduites en France dans le dernier quart du XIXe siècle et généralisées dans les années qui ont précédées la Seconde Guerre mondiale, le moulin de Saint-Barthélemy rouvrit ses portes en 1931. D'une capacité d'écrasement de 75 quintaux par 24h, contre 50 antérieurement, il pouvait faire face à la course à la productivité et à l'évolution qualitative des farines. L'exploitation de la minoterie de Saint-Barthélemy s'est poursuivie jusqu'en 1955, le droit de mouture fut racheté en 1963 par la Caisse professionnelle de l'industrie meunière et quelques années plus tard l'usine fut déconnectée du canal. Restée en l'état depuis sa fermeture et parfaitement conservée, la minoterie de Saint-Barthélemy illustre, avec l'ensemble de ses machines disposées sur trois niveaux, la complexité de la chaîne de production mécanisée pour la fabrication de farine, dans une usine d'importance moyenne