Sauvagny (03430)

La petite aile nord du logis constitue la partie subsistante d'une maison forte du XIVe siècle détenue alors par la famille de la Souche. Elle est agrandie au XVIe ou XVIIe siècle par la construction d'un corps central et d'une petite aile symétrique de la première. En même temps sont édifiés deux pavillons carrés, à l'extrémité de la cour. La propriété est rachetée en 1700 par Nicolas Luilier, procureur du roi à Montluçon qui fait édifier en 1721, entre le logis et ces pavillons, deux ailes de communs. En 1801, les Deschamps de la Vareinne font reconstruire le corps central, plus vaste et plus haut. Les ailes latérales sont surélevées peu après, de même que, en 1824, les pavillons de la cour et, au milieu du siècle, les ailes de communs par Alphonse-Charles d'Agoult. Enfin, à la fin du XIXe siècle, un préau est construit, côté ouest. En 1891, Raymond d'Agoult lègue la propriété à l'évêché afin d'y installer une école/orphelinat. Le legs est refusé par l'État, mais l'orphelinat est créé en 1896, fonctionnant jusque dans les années 1920. Dans les années 1930, le château est loué aux scouts de France, et abrite pendant la guerre une école de formation des cadres scouts Dans les années 1950, s'y établit pendant quelques années une école d'agriculture pour les fils de métayers et de fermiers. Depuis les années 1960, les descendants de la famille ont entrepris la restauration des bâtiments et du domaine.

L'ensemble bâti de style bourbonnais (maçonneries en grès, toitures en tuiles plates) s'inscrit à l'intérieur de larges douves en eau et autour d'une cour (à l'est.). Logis constitué d'un corps central et de deux courtes ailes latérales plus basses ; corps central offrant des percements réguliers sous une toiture à croupes ; ailes latérales avec traces de baies murées. À l'intérieur, aménagements et décors simples des XVIIIe et XIXe siècles. Le long de la cour, à l'est en retour, deux ailes de communs, dont l'une plus courte et l'autre portant la date de 1721. Dans une salle de l'aile nord des communs, insignes peintes de l'époque des cadres scouts. À l'extrémité de la cour, deux pavillons carrés symétriques et identiques surmontés de clochetons couverts à l'impérial en ardoises. Dans celui du nord, chapelle avec ses aménagements intérieurs du XIXe siècle. Côté ouest en retour du logis, préau sur poteaux de bois, surmonté d'une grange. À l'extérieur de cet ensemble bâti, partie des bâtiments de fermes autrefois dépendant du château.

Eglise romane du 12e siècle, à une nef voûtée en berceau (tiers point) , de trois travées séparées par des doubleaux reposant sur des pilastres cannelés (influence bourguignonne) terminés en biseau au-dessus des piédroits séparant les arcatures de chaque travée. Le choeur se termine par une abside en cul-de-four, percée de trois ouvertures ornées chacune à l'intérieur de deux colonnettes. Le linteau du portail occidental a été remplacé au 18e siècle par un arc surbaissé. Au-dessus du portail, campanile pour deux cloches. Ce petit monument, dont les pilastres cannelés dénotent l'influence bourguignonne, a appartenu aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem.