Trélon (59132)

La villa vient remplacer des bâtiments plus ancien. Elle est édifiée en 1936 sur les plans de l'architecte Adolphe Danis pour l'industriel filateur Alphonse Falleur dont la manufacture située rue François Ansiau était spécialisée dans le fil pour bonneterie. Installé à Hautmont, dans le bassin sidérurgique de la Sambre, cet architecte a largement œuvré dans ce territoire, pour une clientèle d'industriels qui lui commande des villas ou des habitations ouvrières. La villa est remarquable par son style Art déco aux inflexions classiques teintées de régionalisme. L'architecte réalise une construction qui peut être qualifiée de château moderne, par son décor et son confort. Il fait preuve d'une très grande maitrise de la composition pour animer les façades d'un bâtiment qui est en réalité assez massif et de très grande taille. Il est assez rare de voir un ensemble aussi complet ayant conservé la quasi-totalité de ses aménagements intérieurs d'origine, lesquels sont de très belle qualité.

La Thiérache est une région de production du verre depuis l'époque gallo-romaine par la présence de forêts, de poches de sable vitrifiable, et de calcaire pour les adjuvants. En 1823, MM. Pailla et Collignon fondent la deuxième verrerie de Trélon, qui après des débuts difficiles se spécialise en verrerie noire (bouteilles de champagne). La consommation de champagne augmentant, en particulier sous le Second Empire, l'entreprise prospère. Le site ne comprenait au départ qu'une maison de maitre du XVIIIe siècle et ses dépendances dont la grange où était installé le four. Il s'étend au fil des années pour implanter de nouveaux fours (dont le Boëtius), et se modernise régulièrement (électricité, voie de chemin de fer). Bien que n'ayant pas été touché par les destructions de la Première Guerre Mondiale, il périclite, et est racheté en 1925 par l'industriel Georges Parant, qui le transforme en verrerie blanche (flaconnage). Il modernise les installations vieillissantes (four Stein), et introduit la production semi-automatique. Mais après sa mort accidentelle en 1956, la verrerie peine à s'adapter aux évolutions du marché. Elle ferme en 1977. Le site est racheté en 1979 par la ville, qui passe une convention en 1980 avec l'écomusée de Fourmies pour implanter un musée du verre sur une partie du site. Le reste est racheté en 1985 par l'association Trait d'Union, qui le transforme en centre de loisir et de tourisme, Le Bol Vert. Seuls deux bâtiments ont été complétement détruits (des entrepôts), et la poterie a fait l'objet d'une démolition partielle. Les bâtiments, qui sont typiques de l'Avesnois avec leur alliance de brique et de pierre bleue, s'organisent de part et d'autre d'une rue intérieure. La grande halle et ses bâtiments annexes (composition, moules, emballage et décor, gazogène, cheminée) occupent la plus grande surface. Ils sont complétés par la maison de maitre, la conciergerie, le logement des chefs de place, les écuries et remises, les restes de la poterie, la forge et la menuiserie, le transformateur électrique, les entrepôts à sable et groisil.