Villeneuve (63340)

Château construit à la fin du 15e siècle par Rigaud d'Aureille, maître d'hôtel de Louis XI, puis modifié sous Louis XIII. L'édifice présente une cour carrée bordée de trois corps de logis et d'une terrasse. Avant d'entrer dans l'enceinte intérieure, une porte en anse de panier donne accès à une basse cour. L'enceinte intérieure est entourée de fossés et présente une forme carrée flanquée de quatre tours cylindriques. Sous Louis XIII sont ajoutées les ailes Est et ouest, les portes et fenêtres sont refaites. Menuiseries et serrureries du 15e siècle. La cour intérieure est ornée, sous la galerie du rez-de-chaussée, de peintures humoristiques à fresque. Ces peintures se composent de cinq motifs : le dict de l'astrologue ; le dict du vieux maître d'hôtel ; le dict de la Bigorne ; le dict de la Chiche-face ; une dernière légende concerne les maris trompés.

L'histoire de Villeneuve est intimement liée à celle de la famille Aureille. En effet, cette dernière voit son statut évoluer au début du XVe siècle, lorsque la famille accède à la noblesse, au grade d'écuyer. Dès lors, les D'Aureille règnent sur Villeneuve. La famille acquiert une importante notoriété grâce à Rigault d'Aureille, maître d'hôtel du roi Louis XI, Charles VIII, Louis XII et François Ier. C'est lui qui fait construire le château de Villeneuve-Lembron. De même, l'église est construite à partir de la fin du XVe siècle par Rigault sous le patronage de saint Claude. À sa construction, l'église dépend de la paroisse de Mareugheol et n'obtient qu'en 1502 sa constitution en paroisse distincte. En 1517, la commune de Villeneuve devient une baronnie. Au milieu du XVIe siècle, Villeneuve passe aux mains des Montmorin, qui demeurent seigneurs des lieux jusqu'au XVIIe siècle. Au milieu du XVIIe siècle, les Dufour deviennent barons de Villeneuve et engagent des travaux dans l'église. Ils construisent une chapelle seigneuriale au nord-ouest dans laquelle ils mènent une campagne de décors peints à leurs armes. Des modifications interviennent également au XIXe siècle. Une récente campagne de sondages a mis au jour les peintures murales (notamment des chapelles) et a permis d'identifier les différentes strates de peintures, datant pour les plus anciennes du XVIe siècle, mais aussi des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Ces découvertes permettent de retracer l'historique de l'édifice, fortement liée aux différentes familles qui se succèdent à la tête de la baronnie de Villeneuve.

Située à quelques mètres au sud du château de Villeneuve-Lembron, l'église est orientée et suit un plan en croix latine. Le tympan du portail ouest porte le blason de Rigault d'Aureille. L'église se compose d'une nef à quatre travées voûtées en berceau brisé. Initialement, elle comptait trois travées, la quatrième travée étant une prolongation du XIXe siècle. Les deux dernières travées s'ouvrent chacune sur une chapelle latérale, toutes voûtées d'arête. Elles abritent du mobilier remarquable (des autels en bois sculpté, quatre statues de saint Jean-Baptiste, la Vierge à l'enfant, sainte Catherine et saint Claude). D'abord composé d'un chevet plat, le chœur est augmenté d'une abside voûtée en cul-de-four au XVIIe siècle. L'ensemble des voûtes du chœur comporte des décors peints. La partie voûtée en arête porte un décor composé de motifs floraux et de rinceaux, datant probablement du XVIIIe siècle, tandis que les peintures du cul-de-four figurent une voûte étoilée, avec en son centre la colombe du Saint-Esprit, en relief. Le chœur est séparé de la nef par un arc doubleau, reposant sur des piliers carrés sur lesquels on retrouve sculpté le blason de la famille d'Aureille. Le clocher, construit au-dessus de la chapelle sud-ouest, est coiffé d'un dôme à l'impériale. La nef est couverte par une toiture à double pente, le chevet par une toiture en croupe.

A côté d'une grande tour carrée, probablement édifiée au 13e siècle par le Dauphin d'Auvergne lors des guerres du règne de Philippe Auguste, a été construit au milieu du 15e siècle un hôtel destiné à la famille d'Aureilhe. Ce logis est actuellement ruiné suite à un incendie. A l'origine, un pont volant permettait d'isoler l'entrée en cas de danger. Les étages supérieurs, matérialisés par un plancher de bois ouvert par une trappe, étaient desservis par de primitives échelles volantes. L'intérieur du deuxième niveau conserve des traces de graffiti du 15e siècle (texte religieux en latin accompagné d'un dessin de crucifixion). Un escalier en vis est logé dans la tourelle Est.