Queue du Chaneau
Siècle : 20e siècle
Description
Les halles de sports Jossermoz sont créées à la suite deux constats : les résultats décevants de l’équipe de France olympique aux jeux d’été de 1960 à Rome ou de 1964 à Tokyo ; et le faible nombre d’équipements sportifs couverts en usage pour les associations sportives et les édifices scolaires. Un besoin est donc identifié rapidement par le Ministère de la Jeunesse et des Sports : la France manque d’un grand nombre de salles exclusivement dédiées aux activités sportives. Pour remédier à ce constat, le Secrétariat d’Etat à la Jeunesse et aux Sports initie un concours adressé aux constructeurs en juillet 1964 selon une procédure peu conventionnelle. La rédaction de l’appel d’offres est confiée aux architectes André Wogenscky et Louis Miquel, assistés de Georges Maurios. Louis Miquel précise cette commande dans un article de Techniques et Architecture qu’il rédige en 1967 : “Les documents de base remis aux concurrents avaient été dressés par nos soins, suivant les directives de l’inspecteur Général Grosborne. Le but recherché était d’obtenir des propositions de structures pouvant nous ouvrir des perspectives architecturales intéressantes, les portées à franchir étant relativement importantes. Elles devaient être assorties d’offres de prix détaillées, et réétudiées par la suite sous notre direction”. L’appel d’offres prévoit deux programmes de halles de sport : “l’une ayant une surface couverte libre de tout point d’appui de 52 m de long sur 26 m de large, et l’autre ayant la capacité d’abriter une superficie d’activités sportives de 64 m sur 32 m”. Une grande liberté est laissée aux candidats mais selon Louis Miquel peu de propositions sortent du “hangar industriel” et proposent les qualités architecturales espérées. Seules deux propositions jugées satisfaisantes sont sélectionnées. Ainsi, deux lauréats sont désignés le 10 novembre 1965 : la Société de construction Durafour avec un modèle entièrement métallique et extrêmement économique et l’entreprise savoyarde de la compagnie française du groupe Jossermoz, dont le projet “original” combine une structure mixte bois lamellé-collé et métal également très économique. Après une reprise avec les deux architectes, deux marchés à commandes pour un grand nombre de halles sont établis. Les modèles HJ1 et HJ2 conçus par la société Jossermoz sont agréés le 7 octobre 1965 comme projets types par la Commission spéciale d’agrément constituée auprès ministère de la Jeunesse et des Sports. Usinées en série, elles seront construites sur l’ensemble du territoire français dès 1966 par différents architectes d’opération sous le contrôle de L. Miquel et de A. Wogenscky. Le fonds d’archives de Louis Miquel à l’Institut Français d’Architecture (IFA) ne mentionne pas l’exemplaire de Nancy dans le corpus recensé mais il mentionne en revanche des courriers avec la mairie de Vandœuvre. Comme le montre Gauthier Vanoverschelde dans son article, les exemplaires construits HJ1 et HJ2 ne sont pas tous identifiés à ce jour, le fonds Miquel répertorie neuf exemplaires réalisés pour des campus universitaires, mais les recherches actuelles montrent de nombreuses réalisations non comptabilisées. La halle de sports du campus universitaire situé Vandœuvre et Villers-lès-Nancy est une HJ2 réalisée tardivement. En effet, un projet de construction de campus est initié à Nancy au cours des années 50 en raison de l’accroissement des effectifs de l’Université de Nancy. Un vaste terrain à cheval sur les communes de Vandœuvre et Villers est choisi pour construire le plus grand campus de l’agglomération regroupant sciences, technologies et médecine. Le projet de construction du campus initié en 1962 est construit entre 1968 et 1972. Les installations sportives sont installées sur un terrain acquis en 1964 par l’Etat. Ainsi, la construction de la halle Jossermoz est subventionnée pour partie par l’Etat et le syndicat intercommunal scolaire. Édifiée entre 1968 et 1970, la halle HJ2 est le seul équipement sportif couvert prévu sur le campus. Alors que la première rentrée universitaire a lieu en 1971, la halle sera mise à disposition de la ville de Vandœuvre à partir de 1973 et ensuite cédée définitivement à l’Etat en 2007. “Le protocole d’accord passé entre l’Etat, le recteur d’académie et la ville de Vandœuvre du 7 septembre 1973 prévoit la mise à disposition de deux terrains de 37 000 et 24 000 m², d’une halle de sports déjà édifiée à la Commune, à charge pour elle d’en assurer la gestion pour la halle des Aiguillettes et de construire un gymnase.”