Aigueperse (63260)

Ancien hôtel présentant, sur sa façade, une fenêtre Renaissance au premier étage, dont l'appui saillant supporte à chacune de ses extrémités les bases de deux pilastres cannelés qui ornent les montants. Chacun de ces pilastres est surmonté d'un chapiteau composite où apparaît un angelot ailé au-dessus des volutes et feuilles d'acanthe. Sur ces chapiteaux reposent les extrémités du linteau que surmonte une corniche en saillie sur chaque extrémité de laquelle s'élève un pinacle à base renflée. La cour intérieure possède, au rez-de-chaussée, deux arcades chanfreinées. L'angle sud-ouest conserve sa tourelle d'escalier. L'escalier à quartier tournant qu'elle renferme dessert les corps de logis par des portes moulurées d'un cavet. A chaque volée, la rampe pleine est décorée en son milieu d'un cartouche entre deux médaillons. Cette tourelle, dont l'ornementation sculptée est d'une qualité exceptionnelle, doit être considérée comme l'exemplaire le plus intéressant d'architecture civile de la Renaissance à Aigueperse.

L'édifice actuel fut construit pour servir de monastère aux Ursulines, sur l'emplacement occupé par les ruines de l'ancien collège qui, commencé en 1579, fut détruit pendant les guerres de la Ligue. En 1650, la ville abandonna aux Ursulines l'emplacement et les débris de ce collège, et les autorisa à se servir des matériaux pour la construction du nouvel édifice. En retour, les religieuses s'engagèrent à instruire les jeunes filles de la ville. Ce monastère fut supprimé à la Révolution et converti plus tard en mairie. Vendu en 1792 comme bien national, il fut cédé à la ville par le propriétaire en 1802.£L'édifice se compose, sur cour, d'un bâtiment du 17e siècle avec galerie à arcades au rez-de-chaussée et deux étages surmontés d'un comble. Ce bâtiment se retourne aux extrémités par deux amorces d'ailes en retour qui n'ont jamais été achevées. Sur la rue, il présente une ordonnance de la fin du 18e siècle comprenant un portail monumental formant beffroi calé par deux petits bâtiments bas de trois travées et, à chaque extrémité, par deux fontaines. La tour carrée couronnant le portique d'entrée a été construite de 1794 à 1798, ainsi que les deux pavillons qui lui sont annexés. Ornée sur sa façade d'un cadran solaire, cette tour fut bâtie spécialement pour recevoir une horloge destinée à remplacer celle qui se trouvait sur le clocher de l'église. L'hôtel de ville a été installé en 1802 dans les bâtiments. L'édifice classique enferme un imposant escalier à balustres carrés. Il a été doté en 1827 d'un escalier extérieur à deux volées parallèles donnant accès à l'ancienne galerie de cloître. Au centre de la cour se dresse la statue en marbre de Michel de l'Hospital (oeuvre de Debay donnée par Charles X en 1822 et installée alors à l'intérieur). La tour porche construite en 1798 abrite l'horloge et ses trois automates frappant des cloches, mécanisme qui proviendrait de la chartreuse de Port Sainte Marie.

Cette maison serait peut-être l'ancienne maison consulaire ou le bâtiment capitulaire. La longue façade principale fait face à l'église. Le rez-de-chaussée comporte une rangée de cinq arcatures brisées dont il subsiste des restes de bases prismatiques situées à un mètre du sol. La séparation entre le rez-de-chaussée et l'étage est marquée par un bandeau saillant mouluré de deux tores inégaux sous chacun desquels est un filet et que sépare un large cavet. Ce corps de moulure forme l'appui des fenêtres. Sur cinq fenêtres de la façade principale, deux seulement ont conservé leur état d'origine.