Aiguilhe (43000)

Selon une chronique locale, au cours de la peste qui ravagea la ville du Puy-en-Velay au 10e siècle, un chanoine de la cathédrale fit voeu à Saint-Michel de bâtir une chapelle au sommet du rocher de l'Aiguille. La peste cessa et le voeu fut accompli. La première construction remonterait à 969. Cette chapelle fut érigée en abbaye au 11e siècle. L'édifice a été agrandi à deux époques. La petite chapelle quadrangulaire avec ses trois chapelles demi-circulaires pourrait remonter à 969. Lorsque les pélerins sont arrivés plus nombreux, l'édifice a été agrandi vers le 11e siècle, avec ajout du clocher et de la porte en avant de la nef. Enfin, lorsque les bâtiments du prêtre chargé de desservir l'église ont été adossés à l'est du monument, la petite chapelle sud a été abattue pour permettre de réunir toute l'église dans un même vaisseau. Ces différentes périodes de construction sont soulignées par la différence de tonalité des pierres employées (teinte grise pour la première, teinte rose pour la seconde, enfin teinte jaune pour la troisième modification). La façade Est est d'inspiration byzantine. A l'intérieur, chapiteaux sculptés.

Divers actes mentionnent l'établissement aux 11e et 12e siècles. L'édifice actuel remonte au 14e siècle. Au pied du rocher de l'Aiguilhe se trouve une partie des bâtiments de l'ancien hôpital d'Aiguilhe qui devint par la suite une annexe de celui du Puy pour le soin des maladies contagieuses. Les bâtiments encore existants présentent un vaste quadrilatère accroché à une porte en tiers point de l'enceinte primitive. La face sud est ornée d'une tourelle d'escalier. La face ouest présente une longue muraille n'ayant jamais subi la moindre restauration. Des ouvertures en tiers point, à remplages gothiques, arcs de décharge divers, redents à encorbellement, corbeaux de bretèches disparues animent cette façade. A l'intérieur est conservée une cheminée gothique avec un linteau composé d'éléments séparés et sculptés.

Pont mentionné en 1264, dont l'appellation pourrait signifier "trois liards", rappel du péage. Le chemin de Saint-Jacques de Compostelle empruntait ce pont, qui commandait autrefois une des principales voies menant au Puy-en-Velay. Ouvrage de cinq mètres de large, s'étirant sur plus de deux cents mètres. Seules deux arches passent sur le lit de la rivière. Le reste couvre des terrains de cultures, témoignant sans doute d'un lit autrefois plus important. Deux arches enfouies servent de caves. Les arches sont irrégulières et basses, maquant une légère brisure avec claveaux anciens, à l'exception d'une arche entièrement refaite à l'époque moderne. L'extrémité nord marque une vétusté pouvant être antérieure à l'époque romane. Cet ouvrage témoigne d'une construction antérieure aux ponts en batière de l'époque gothique.