Alairac (11290)

La croix a été dressée à l'emplacement des anciens fossés de la ville et date sans doute du début du 17e siècle. L'armature de la croix est constituée par quatre fers carrés cintrés en quart de cercle et tangents aux extrémités des bras. Le dessin de ces arcs de cercle est souligné, à l'extérieur et à l'intérieur, par des motifs redentés en fer plat. Dans l'évidement intérieur de la croix, ces petits fers dessinent un quatre-feuilles aux folioles lancéolées. A l'extérieur, ils forment quatre redents. Les extrémités des bras sont ornées de feuillages. Chacun de ces ornements comprend deux groupes de quatre pétales en feuillard. Le premier groupe, à l'extrémité du bras, a ses pétales retournés vers la pointe. Le groupe intérieur, qui simule les sépales, a les pointes repliées vers le centre de la croix. Sauf à la base, la décoration était complétée par des fleurons d'extrémités. Il n'a été employé dans ce travail ni rivets, ni vis, ni goupilles. Les éléments qui ne sont pas venus de forge ont été assemblés à la "chaude-suante".

La croix borde un chemin qui était nommé, au 18e siècle, chemin de la Procession des Rogations. La croix devait donc être visitée chaque année, à l'occasion de ces fêtes. Elle est en fer forgé, reposant sur un socle en grès. La colonnette octogonale est surmontée d'un chapiteau cubique aux angles inférieurs abattus. La croix en fer devait être identique à celle de la Place d'Alairac, mais elle est très mutilée. Elle est formée de quatre fers carrés, cintrés en quart-de-cercle et tangents extérieurement. Dans l'évidement central se trouve un quatre-feuilles lancéolé en fer plat. Les arcs de cercle sont doublés extérieurement par un fer plat redenté. Les extrémités des bras étaient ornées de feuillages qui ont en partie disparu. A la base, ils se sont conservés et forment deux groupes de quatre feuilles. Les unes sont repliées vers l'extrémité, comme des pétales floraux entrouverts ; les autres vers la tige comme des sépales. Les autres extrémités devaient être semblables mais terminées à la pointe par des fleurons dont celui du haut, recourbé en crocs, reste seul presque intact. La croix ne comporte que des pièces assemblées à chaud, sans rivets, vis ni goupilles.

Une église Saint-Germain est mentionnée dès 1115. En 1279, la cure fut unie à la dignité de l'archidiacre majeur du chapitre cathédral de Carcassonne et, en 1446, à la manse capitulaire. Un arc en plein cintre muré, au nord, sur une retombée duquel est venu s'appuyer un contrefort du 14e siècle, montre qu'a été conservée, au moins de ce côté, une partie du mur de l'église romane antérieure. L'édifice est à une nef et se termine par un chevet plat. Le sanctuaire est voûté sur ogives en coin émoussé et formerets, sur colonnettes engagées. La nef est composée de quatre travées séparées par des arcs diaphragmes. La date d'établissement des voûtes à la Philibert Delorme n'est pas connue. Une tourelle octogonale sert de clocher et contient un escalier en vis. Portails nord et sud à arc brisé.