Artonne (63460)

La partie la plus ancienne du domaine, remontant probablement au début du 17ème siècle, se compose du pigeonnier carré (1600 boulins), intégré aux dépendances agricoles, ainsi que de l'aile nord du château correspondant à la maison forte primitive dotée de murs épais et d'une tourelle d'escalier carrée. Vers 1770, cette habitation fut agrandie avec l'ajout au sud d'une nouvelle aile dont la façade présente une belle ordonnance de travées régulières disposées sous un toit à comble brisé couvert en tuiles plates. La distribution intérieure a été préservée avec son escalier droit en pierre et sa succession de pièces dont les décors (cheminées, peintures, sols) ont été restaurés par les actuels propriétaires. Les jardins, à l'est et au sud du château, ont été aménagés à partir de 1990 en utilisant les terrasses déjà en place bornées par des murs de soutènement et rendues accessibles, entre chaque niveau, par de petits escaliers. Des bassins et des fontaines agrémentent les parterres au-delà desquels se trouve un potager tandis que, sur tout le coteau, s'étendent de vastes vergers

Fontaine publique d'époque romane, formée d'une petite construction rectangulaire, bâtie en grand appareil d'arkose taillé en fougère, et couverte d'un toit à double rampant. La face de la fontaine est ornée d'une tête en forme de macaron servant de jet d'eau.

Fontaine publique de l'époque romane. Elle est formée d'un mur épais construit en grand appareil à taille en fougère. Le mur est encadré d'une grande arcade en plein cintre, en forme de boudin.

Les Treilhes, présents à Artonne à partir du XVIe siècle, deviennent notaires royaux de père en fils à partir du XVIIe siècle. L'un d'eux, Claude Treilhes fit construire la maison actuelle au XVIIIe siècle (date de 1774 sur la porte), probablement à l'emplacement d'une maison plus ancienne, puisqu'on trouve deux ouvertures médiévales (bouchées) sur la façade sur la rue Mercière. Le bâtiment d'un seul niveau faisant l'angle de la rue Mercière, autrefois ouvert sur la place, à longtemps été utilisé comme halle lors des foires et marchés, avant d'être fermé au XIXe siècle. La veuve de Jean-Baptiste Treilhes, Marie-Madeleine Rouher (1775-1846), tante d'Eugène Rouher (ministre sous le second Empire), dut faire des travaux dans la maison puisque son nom figure sur le portail du jardin avec la date de 1812. Il est très probable qu'elle fit également poser le papier peint panoramique du salon, puisque celui-ci a été daté des années 1810.

La propriété occupe un îlot ceint de murs entre l'église et la place de la fontaine. Elle comprend une maison de maître et à l'arrière une grange et un jardin. La partie habitation est composée de trois bâtiments en U autour d'une cour fermée par un portail sur la rue Mercière : au nord, une aile à quatre niveaux (salons, chambres), à l'ouest, une aile à trois niveaux (pièces de service et chambres), au sud, un bâtiment d'un seul niveau couvert en terrasse. Derrière cet ensemble, se trouve un jardin clos et une grange. Les constructions possèdent des encadrements en pierre de Volvic appareillées et des maçonneries enduites. Elles sont couvertes de tuiles. A l'intérieur, les pièces principales présentent des aménagements et décors du XVIIIe ou XIXe siècle, simples mais très bien conservés (menuiseries, alcôves, cheminées en pierre ou en marbre, trumeaux, parquets...). Le papier peint panoramique du salon couvre trois des parois, au-dessus de lambris d'appui. Il y a dix-neuf lés en papier rabouté, représentant dix scènes différentes (dont des doubles et triples), parmi les treize connues. Elles sont surmontées d'une charmille.A l'intérieur, toutes les distributions, dont un escalier à mur noyau ont été conservées, ainsi que les cheminées, parquets, menuiseries et boiseries du XVIIIe et XIXe siècles. L'élément le plus exceptionnel est le papier peint panoramique du salon de l'aile nord. D'une manufacture inconnue, il a été estimé des années 1810. D'un titre original inconnu, il est désigné comme « Scènes révolutionnaires » ou « L'arrivée des remplaçants ou le retour de Pontoise ». Devant un arrière-plan de rue (parisienne probablement), sont représentées différentes scènes assez pittoresques, faisant se côtoyer des personnages de différentes générations, classes sociales et costumes. Elles sont inspirées de gravures, certaines identifiées comme étant de Boilly et datées de 1797/1798, et évoquent clairement le contexte des années post révolutionnaires, réunissant aristocrates ex-émigrés, jeunesse dorée à la mode et paysans acquéreurs des biens nationaux.