Azille (11700)

Le canal du Languedoc ou canal de communication des Deux Mers a été réalisé sous Louis XIV d'après les plans de l'ingénieur Pierre-Paul Riquet, communiqués à Colbert en 1662. Les travaux commencent en 1667 par la partie de canal située entre Toulouse et Naurouse. En 1672, la première partie du canal est terminée. Après quelques rectifications, le canal est définitivement achevé à la fin de l'année 1682. L'aqueduc de l'étang de Jouarres est une construction assez modeste, mais l'un des deux plus anciens ponts-canal, construit par Riquet lui-même en 1679-1680.

Le monastère fut fondé en 1361 par Isabelle de Levis, comtesse de Lisle en Jourdain, pour quatorze religieuses, une abbesse et quatre frères mineurs. Ceux-ci furent disjoints en 1420, lorsque le couvent reconnut la souveraineté spirituelle de l'archevêque de Narbonne. L'église fut bénie en 1432. En 1477, les Clarisses de Carcassonne vinrent s'unir à celles d'Azille. L'ensemble fut vendu en 1792. Il ne reste de l'église que le sanctuaire polygonal et une travée. A l'intérieur, un vaste four de boulangerie occupe la plus grande partie de l'édifice. Les voûtes étaient à liernes et tiercerons. Les clés sont sculptées. Au sud-est, le chevet était percé d'une fenêtre flamboyante, à deux formes tréflées surmontées d'un grand soufflet circonscrivant une série de mouchettes. Au-dessus d'une petite porte d'entrée, un linteau est sculpté de trois fausses arcatures flamboyantes. Celles des côtés figurent le haut de deux formes tréflées, surmontées de mouchettes, sous un amortissement en tiers-point, avec mouchettes dans les écoinçons. Celle du milieu a un décor de même type mais avec trois formes à la base, surmontées de deux soufflets.

Cette petite chapelle n'est autre que l'ancienne église de Saint-Etienne de Tersan, probablement construite avant 1184. L'édifice a été transformé pour un usage agricole, à l'exception du sanctuaire et de la travée de choeur, réservés au culte. C'était une église à trois nefs, non voûtées, avec travée de choeur voûtée, abside et absidioles dans le prolongement des nefs. A l'extérieur, l'abside principale, demi-circulaire, est bâtie en moyen appareil irrégulier. Cette paroi extérieure est décorée par quatre colonnes engagées avec chapiteaux corinthiens. A l'intérieur, la voûte est élevée jusqu'aux trois quarts de sa hauteur en demi-coupole et, au-dessus, en cul de four à peu près symétrique. La travée de choeur, dans sa partie médiane, est voûtée en berceau.

Edifice bâti d'un seul jet au 14e siècle, se terminant par un choeur éclairé par cinq grandes baies à meneaux. Le clocher, situé à l'ouest, est carré, couronné d'une balustrade ornée de quatre-feuilles et d'un pinacle à chaque angle. Le porche accolé au clocher est moderne.

La pierre doit provenir soit de l'église paroissiale, soit de la première chapelle des Clarisses, soit celle des Cordeliers. La pierre est un cul de lampe sculpté avec abaque polygonal mouluré. Autour de la corbeille sont sculptés, en haut relief, quatre personnages nus, grimaçants, dans des postures tourmentées.