Bellerive-sur-Allier (03700)

"Le tir aux pigeons est pratiqué à Vichy à partir des années 1880, près des bains Lardy. En 1888, le président des tirs de Dieppe, Deauville et Nice offre ses services à la ville de Vichy pour l'organisation d'un grand concours international de tir. Deux concours se tiennent dans l'été 1888 sur un terrain du champ de courses. L'activité est déplacée dans les années 1900 en face des Célestins, sur la rive gauche de l'Allier. Le terrain est vaste et clos de murs. En 1901, l'architecte vichyssois Antoine Percilly reçoit la commande d'un bâtiment pour accompagner cette pratique, devant le terrain de tir proprement dit. L'édifice est agrandi vers l'ouest quelques années après. Les concours sont organisés en deux périodes entre le 1er juillet et le 25 août et attirent de nombreux adeptes de ce sport, notamment les concours internationaux, dotés de prix. La pratique du tir aux pigeons contribue à l'attractivité de la station et figure, comme le golf, sur les documents publicitaires. A partir de 1937, elle est déplacée sur un autre terrain de Bellerive, route de Gannat, où le tir est pratiqué jusqu'en 1980. Son ancien site est utilisé dans les années 1950-1960 par la Compagnie des archers de Vichy, puis est affecté à différentes pratiques sportives. Il a été acquis par la communauté d'agglomération en 1998."

Bâtiment bas, très large et peu profond, construit en biais par rapport à l'Allier. Son entrée, au centre, est marquée par un portail monumental : deux tourelles carrées en avancée, couvertes en pavillon et percées de baies longues et étroites, encadrent une grande porte inscrite dans un encadrement cintré souligné d'un encadrement en briques. Le reste de la façade est éclairé de petites baies jumelées presque carrées. La façade arrière, face au terrain, est marquée par ses poteaux carrés soutenant l'avant-toit et par la partie centrale formant un vestibule en retrait, ouvert sur l'extérieur. Latéralement, des portes hautes et étroites donnent accès aux différentes pièces (vestiaires...)

L'aménagement d'un Golf à Vichy est engagé en 1906 à l'initiative de Joseph Aletti, directeur de la Société des grands hôtels de Vichy, en accord avec la Compagnie fermière, maître d'ouvrage de l'opération. Afin de disposer de vastes espaces, celle-ci choisit un terrain en friche situé sur la rive gauche de l'Allier, face au quartier thermal de la rive droite. De forme ovoïde, en boomerang, il épouse le cours de la rivière et s'étend sur 34 000 m². Les travaux démarrent en 1907 et nécessitent le drainage du terrain. Ils sont confiés à la société Chantepie, entreprise parisienne spécialisée dans ce type d'aménagement. Le golf est inauguré le 1er mai 1908 et rencontre un grand succès. Il accueille une clientèle prestigieuse et de nombreuses compétitions y ont lieu. Le parcours est complété et porté à 13 puis 18 trous en 1904. Le pavillon est agrandi dès 1908 pour l'aménagement de vestiaires et d'un « bar américain ».

Le projet de parcours de neuf trous est dû à Arnaud Massy, champion français vainqueur du British open et professeur réputé. L'espace engazonné est sillonné de rangées d'arbres qui longent le parcours, formant ainsi des bandes grossièrement parallèles. Une pièce d'eau est alimentée par le petit cours d'eau qui traverse le terrain. À l'extrémité de celui-ci, un pavillon destiné à accueillir les joueurs et les visiteurs est entrepris en même temps. Il est conçu par Gustave Simon, architecte de la Compagnie fermière. Structure en grande partie en bois, c'est un gros bâtiment, large et assez bas. Il est couvert d'une toiture complexe à faible pente dont l'avant-toit retroussé abrite une galerie sur poteaux de bois qui entoure tout l'édifice à chacun des deux niveaux. Au sommet du toit s'élevait à l'origine un belvédère en forme de clocheton. Sa base polygonale percée d'une lucarne était surmontée d'une partie à claire-voie dont les poteaux supportaient un toit en flèche. Une avancée centrale couvre l'escalier extérieur qui mène à l étage. Celui-ci est bâti en pans de bois apparents qui offrent un jeu décoratif (pièces biaises disposées en V) et encadrent de grandes portes fenêtres. L'escalier et la galerie de l'étage sont bordés d'un garde-corps à croisillons de bois qui forme un contrepoint horizontal aux pans de bois de la façade.