Bergheim (68750)

Ce château peut être considéré comme un prédécesseur du Haut-Koenigsbourg, et ce à deux titres. Sur le plan géographique d'abord : sa situation sur un éperon barré à l'entrée du vallon du Bergenbach, en surplomb d'une des routes menant au château du Haut-Koenigsbourg en fait, involontairement, l'un des gardiens de l'illustre château (G. Bischoff). Mais, surtout, l'intérêt du Reichenberg est à considérer sur le plan de l'histoire des idées architecturales. Le chantier mené de 1890 à 1925, sur les bases d'un édifice du 13e siècle, s'oriente vers une tentative de reconstruction d'un château médiéval pour en faire une résidence. Il en résulte un édifice en trois parties : un logis massif de plan rectangulaire au sud, un corps intermédiaire et une grosse tour à base ronde et étage octogonal au nord.

Dévasté durant la guerre des Paysans en 1525, le premier établissement de Templiers (1257 ; dévolu aux chevaliers de Saint-Jean après 1312) a été rebâti de 1557 à 1559. Partiellement détruit dans la seconde moitié du 19e siècle, il a retrouvé son volume du 16e siècle.

La maison d'école actuelle, située à côté de l'église de Bergheim, conserve les vestiges d'une construction plus ancienne qui, d'après Kraus, aurait servi d'ossuaire. Ces vestiges se composent d'une porte d'entrée et de deux arcades, jumelées. Cette porte et ces arcades sont ornés d'un intéressant décor sculpté, de caractère Renaissance. Entre les arcades figure une inscription, indéchiffrable, où seule se reconnaît la date de 1550 - qui se retrouve également sur la porte d'entrée ou se distinguent, de même quelques lettres sculptées dans la pierre.

Une consécration d'autels de 1347 marque vraisemblablement l'achèvement de l'église gothique. La nef et les collatéraux de cet édifice ont été transformés en 1718, le clocher en 1725. La chapelle latérale sud a été ajoutée vers 1819. En 1957, on a découvert des peintures murales du 15e siècle sur les murs du porche d'entrée et des collatéraux. Le clocher-porche occidental a un couronnement du 18e siècle mais, au tympan de la porte principale, est conservé un remarquable relief gothique représentant l'Adoration des Mages. La voûte en croisée d'ogives et les murs du porche ont des peintures murales. A la suite des transformations du 18e siècle, la nef et les collatéraux, dont les murs sont percés de baies en arc brisé, ont été couverts d'un plafond porté par des colonnes toscanes. Le choeur voûté et éclairé par des baies en arc brisé est fermé par une abside à cinq pans ; il est flanqué de deux sacristies. Sur le côté sud, une chapelle dédiée aux 14 Saints Auxiliaires a été ajoutée entre le collatéral et la sacristie. A l'extérieur subsistent des vestiges de décoration sculptée et peinte.

Ont subi des dommages de guerre.

L'ancienne Cour des Dîmes est actuellement bien défigurée par des transformations récentes. Elle a cependant conservé intact un beau portail en plein-cintre, de la Renaissance, et une porte d'une architecture très délicate, faite d'un linteau à extrémités cintrées reposant sur des pilastres composites.

Malgré les déprédations qu'elle a subies durant l'occupation nazie, la synagogue de Bergheim présente un intérêt architectural non négligeable. S'inscrivant dans le courant général de son époque, elle adopte le vocabulaire néo-roman, tant dans le schéma des volumes (nef centrale, bas-côtés) que dans le décor de la façade ouest. A l'intérieur, où l'on retrouve une ordonnance médiévale dans l'organisation d'une travée, c'est la hauteur de l'élévation qui surprend pour un édifice de dimensions relativement réduites et compose, avec ses grandes arcades, un volume harmonieux. Témoin d'une communauté implantée depuis le 14e siècle, éteinte aujourd'hui.