Canet-en-Roussillon (66140)

Importante par sa situation proche du littoral maritime et de la basse vallée de la Têt, la place forte de Canet fut l'objet des soins attentifs des rois de Majorque puis d'Aragon, qui s'efforcèrent de maintenir des vassaux fidèles en possession de cette seigneurie, en leur concédant de nombreux avantages. L'examen des ruines montre qu'aux puissantes fortifications édifiées en galets au 11e ou 12e siècle, s'ajoutèrent au 14e siècle des murailles chaînées de briques. Des bâtiments résidentiels édifiés du 16e au 17e siècle, ne subsiste que la glacière souterraine. L'enceinte dessine un trapèze irrégulier. La défense est assurée par des archères courtes sommairement aménagées en briques. Au sud, une large brèche occupe la place de l'ancienne porte qui était précédée d'ouvrages avancés dont il reste peu de vestiges. Une tour ronde, peut-être l'ancien donjon, dont il subsiste la base, s'élevait dans la partie occidentale, à l'intérieur de l'enceinte. Entre l'église et la courtine nord, une coupole recouvre un profond ouvrage circulaire souterrain qui devait servir de glacière. La chapelle castrale a probablement été édifiée à la fin du 11e siècle. L'abside, ornée d'arcatures lombardes à l'extérieur, a été surélevée en forme de tour sans doute au 14e siècle.

Il s'agit d'une demeure néo-gothique construite en 1892 pour une famille de propriétaires viticoles. Cet édifice, au caractère complet et représentatif, est l'oeuvre de l'architecte danois Viggo Dorph Petersen, devenu, par la suite, l'architecte attitré de la bourgeoisie roussillonaise. Elevé sur un sous-sol à l'anglaise réservé aux services, le château se compose d'un corps de logis à double profondeur. La façade principale comporte un corps central de trois travées de fenêtres, encadré par deux avant-corps en légère saillie, couronnés de pignons. Les deux façades latérales sont parfaitement symétriques. La façade sur le jardin est encadrée de deux tours coiffées en poivrière ; la travée centrale est couronnée d'un pignon. Au rez-de-chaussée, une loggia couverte marquait le centre de la composition, transformée ensuite en jardin d'hiver vitré. La tour sud-ouest est ouverte au dernier étage qui a été aménagé en loggia belvédère. L'entrée se fait par un vestibule central orné de toiles peintes par les peintres roumains Alexis Macedonski (1923) et Grégoire Apostoli (1927). Le sous-sol conserve la salle dite des chasseurs, ornée d'une cheminée sculptée d'un chien au centre et de motifs floraux appartenant au répertoire de l'Art Nouveau.

L'architecte achète un terrain en bord de mer en juin 1956. Il construit deux villas mitoyennes isolées. Les plans pour la ville voisine datent de 1955-1956, ceux de sa villa ont disparu.

L'originalité du plan, la distribution réduite au minimum pour une maison de vacances, la qualité de la composition et de l'espace ainsi que l'expression moderniste de cette villa présentent un intérêt majeur. La villa est étroite en façade, sur une petite parcelle de 220 m², et compte deux étages sur un rez-de-chaussée transprent, construit sur pilotis.