Champigny-sur-Veude (37120)

Le château de la Pataudière est un édifice de plan rectangulaire composé de cinq pavillons successivement accolés. Il a probablement été édifié initialement à la charnière du 16e et du 17e siècle, puis allongé à la fin du 19e siècle par les deux derniers pavillons au sud. Il a conservé une partie de ses aménagements défensifs : bouches à feu ovales bouchées, embrasures de tir à trémie, etc., et une partie de son mur d'enceinte, son portail et deux tours d'angle, l'une transformée en chapelle et l'autre contenant un escalier en vis qui permettait l'accès au chemin de ronde qui surmontait l'entrée. Les communs, non protégés, sont disposés autour d'une cour centrale accolée au mur de clôture nord du château. Le parc a été transformé en jardin zoologique au début du 20e siècle.

Le château égalait celui de Richelieu, ce qui causa sa destruction. Il fut commencé par Louis Ier de bourbon et achevé par Louis II, premier duc de Montpensier. En 1625, Marie de Bourbon l'apporte en dot à Gaston d'Orléans. En 1635, le duc d'Orléans est invité par le Cardinal à échanger Champigny pour la seigneurie de Bois-le-Vicomte, et le contrat stipule que le château sera rasé à la réserve des servitudes. Seule la chapelle échappe à la destruction, le pape Urbain VIII qui y a officié, refusant son autorisation. En 1656, la restitution est obtenue par la fille de Gaston d'Orléans. Des réparations sont faites sur les communs, utilisés comme habitation principale. Ces communs, avec quelques murs d'enceinte, sont les seuls restes du château construit par Louis de Bourbon. Ce sont trois corps de bâtiments en équerre entourant l'ancienne basse cour. Celui du centre présente deux étages avec, en son milieu, un pavillon surélevé et en saillie et, à chaque extrémité, deux tours d'angle cylindriques couvertes d'un toit en coupole, surmonté d'un lanternon. La chapelle a été achevée vers 1540. J. Guillaume date le porche de 1549 (date inscrite à l'intérieur du porche) et non de 1570, il serait donc contemporain des bâtiments subsistants de l'avant-cour (datés de 1545 par une clef de voûte des écuries). Les vitraux de la chapelle sont un témoignage exceptionnel de l'art du vitrail du 16e siècle.