Civray-de-Touraine (37150)

Le château de Civray a remplacé un édifice plus ancien. Il a été édifié en 1715 pour le tourangeau Louis Lhomme de La Pinsonnière. Les plans auraient été établis par Germain Boffrand pour un premier projet de Montgeoffroy en Anjou. Il a été remanié sous la Restauration et prolongé par deux petits pavillons. La propriété, située à l'est du village, close de murs, couvre quatre hectares. Un jardin régulier précède le château orienté nord-sud, deux terrasses dominent au sud un parc paysager, arrêté en contrebas par le remblai de la voie ferrée. Dans le parc, une crypte abrite le caveau familial. L'angle nord-est de la propriété est occupé par la cour des communs, datés de 1635.

Des vestiges importants de la forteresse du 12e siècle sont constitués par d'épaisses murailles en opus spicatum qui furent conservées et utilisées au 15e siècle, lors de la reconstruction du château. Du côté méridional se dresse un donjon carré, reconstruit à plusieurs époques, comme en témoignent les reprises. La base est du 13e siècle, le sommet du 15e. La porte en tiers-point aujourd'hui remplacée par une baie, était défendue par un pont-levis et par une bretèche. A l'est du donjon, la chapelle dont le mur sud date du 13e siècle, fut refaite au 15e. Une cheminée indique qu'elle fut utilisée comme habitation. Au nord-est du château s'ouvre dans une tranchée, la porte en tiers-point de souterrains dont la profondeur donne une idée de l'étendue de la forteresse d'origine.

Composée d'une nef et d'un transept datant du 11e siècle, d'un choeur du 13e siècle terminé par un chevet plat, l'église est précédée d'une façade et d'un clocher élevés en 1861. La construction de cette façade et de ce clocher détruisit la porte en plein cintre romane, et permit de retrouver le dallage d'un baptistère mérovingien. Celui-ci était relié par une porte à une église de la même époque que remplaça, au 11e siècle, la nef actuelle, prolongée probablement par une abside en hémicycle. De cette église du 11e siècle subsistent le mur méridional de la nef et les murs du croisillon sud. Le mur de la nef a été surélevé ou réparé à sa partie supérieure au 13e siècle. Le mur nord de la nef est percé d'une porte en arc brisé à double rouleau, qui date du 13e siècle. Le choeur a remplacé, à cette époque, l'abside romane. Il est divisé en deux travées couvertes de voûtes angevines et s'ouvre d'un triplet qui comprenait des vitraux du 13e siècle soufflés par une bombe en 1944, mais heureusement réparables. Ces vitraux représentent des scènes de la Passion, la vie de Saint-Nicolas et de Saint-Germain.