Couffoulens (11250)

Le site fortifié est mentionné à partir de 1063. Dépendant des domaines des comtes de Carcassonne, Couffoulens fut adjugée en 1215 à Simon de Montfort et attribuée à l'un de ses lieutenants, Pierre de Voisins. La majeure partie de la construction actuelle remonterait à 1715. A la Révolution, le bien est confisqué et vendu. Le château occupe une vaste surface au sommet du mamelon. Les bâtiments en U encadrent un terre-plein central où s'ouvre, axialement, l'entrée principale. Des fouilles ont permis de retrouver les anciens soubassements des murailles primitives et de silos contenant divers vestiges médiévaux. La construction médiévale englobée dans ces enceintes primitives se compose essentiellement d'une puissante tour carrée, à l'angle sud-ouest du château, des murs méridionaux et orientaux qui ont été conservés comme façades et d'un mur parallèle à la façade méridionale, englobé comme mur de refend dans la construction du 18e siècle. La salle basse de la tour est voûtée en berceau suivant un axe nord-sud. La voûte est en appareil moyen avec les crochets habituels scellés dans l'axe pour suspendre les vivres. Les deux fenêtres latérales, qui s'ouvrent à l'ouest, sont au-dessus des naissances de la voûte. Les pénétrations qui en résultent sont appareillées correctement. Ce travail stéréotomique, rare au Moyen Age, pourrait être une simple reprise du 16e siècle, époque à laquelle des canonnières ont été aménagées en divers points des quatre façades. Les aménagements du début du 18e siècle ont donné au château son aspect actuel. A cette époque appartiennent la façade nord, les ailes en terrasses et le développement des rampes d'accès. L'accès au château se fait par une montée en spirale aboutissant à deux portails. Celui de droite mène aux communs ; l'autre à l'allée du château. Chaque portail est constitué par deux piliers à refends surmontés de boules. Grille en fer forgé. L'entrée, en avant-corps marqué par deux piliers à refends, est surmontée d'un fronton circulaire surbaissé.

Sur un socle carré est encastrée une colonnette octogonale à base carrée. Les bras de la croix sont raccordés par des quarts-de-cercle. Les arêtes de ces raccordements sont chanfreinées et chacune d'elles est ornée de quatre bourgeons. Au centre de chaque face de la croix, un cercle fait saillie. Chacun de ces cercles est orné d'un emblême sculpté en réserve. Sur la face Est, cet emblème est un large plateau demi-circulaire, à manche vertical. Cet objet peut représenter soit un instrument de pareur de draps (lisseuse), soit un tranchoir de pastelier. Sur la face opposée, il est plus facile d'identifier une "force" de pareur de draps, placée verticalement, le manche en bas. Ces médaillons circulaires s'appuient chacun sur quatre banderoles développées en quart-de-cercle à l'intérieur des bras de la croix. Ces banderoles, anépigraphes sur la face ouest, portent sur la face orientale une longue inscription en majuscules gothiques des 14e ou 15e siècles. La force de pareur permet de supposer qu'il s'agit d'une croix de métier et sans doute l'une des plus anciennes du département.