Espaly-Saint-Marcel (43000)

En 1876, Ernest Rogues installa la première malterie de la Haute-Loire. Vers 1890, un programme constructif transforma totalement le domaine. Ainsi, furent bâtis un espace industriel, composé de deux bâtiments rectangulaires, et un enclos privé, avec un premier bâtiment contenant un garage et une orangerie. Son architecture soignée est due à l'architecte Antoine Martin qui fut aussi chargé de construire la nouvelle maison de maître. Son décor intérieur est à la mode de l'époque : portes à vitraux, motifs au pochoir, cheminée en bois sculpté. Le parc d'agrément comporte un petit bâtiment portant l'inscription « Etoile cinéma Gaumont » et une grotte artificielle. L'ancienne maison de maître reçut un nouveau décor intérieur très soigné : vestibule à vitraux « Renaissance », lambris cirés ainsi qu'un papier peint gaufré dans le salon également décoré de vitraux peints. La malterie fit faillite en 1936 et la maison de maître vendue en 1943 à Régis Vey qui transféra sa distillerie dans les locaux de l'ancienne malterie. Une partie des installations et du matériel de la distillerie est toujours visible.

Saint-Marcel, autrefois centre gallo-romain important, eut dès le début de l'ère chrétienne son église, détruite par les invasion vandales du 4e siècle. Divers éléments de ces temples furent utilisés dans la reconstruction de l'église qui, jusqu'à la Révolution, fut paroisse. Les guerres de Religion lui causèrent de grands ravages (clocher détruit en 1589 ; église saccagée en 1591). Dès 1593, reconstruction des voûtes des deux travées. Vendue à la Révolution, l'église sert depuis de ferme. Cet édifice roman, qui comprenait à l'origine une nef terminée par une abside semi circulaire et deux bas-côtés comportant chacun une absidiole semi circulaire, a subi des remaniements au 19e siècle. Les contreforts nord ont été supprimés, les deux bas-côtés et leurs absidioles ont été surélevés jusqu'à la hauteur du prolongement de la toiture couvrant la nef, la porte occidentale a été modifiée.

Villa édifiée entre 1827 et 1840, de style néo palladien, à l'emplacement d'une villa gallo-romaine dont il subsiste quelques fragments dans le parc. L'édifice comprend un bâtiment rectangulaire à deux niveaux élevés. La partie centrale est animée par deux ordres superposés encadrant au rez-de-chaussée une porte en plein cintre et à l'étage une baie identique, surmontés d'un fronton circulaire. Le bâtiment se prolonge de part et d'autre par des communs regroupant les logements de domestiques et la ferme. En retour s'élève un hangar à hautes colonnes. L'austérité extérieure de l'ensemble est compensée par la richesse du décor intérieur, en particulier le hall d'entrée et la cage d'escalier, le grand salon et la salle à manger avec revêtements de sol, gypseries et vitraux. Le style début 19e se mêle à des décors néo-gothiques (voussures du vestibule et de l'escalier) et à l'apport plus tardif du salon, typique du style Napoléon III.

Fabrique de jardin 1900, entièrement polychrome sur ses deux faces. Il s'agit d'un pavillon provenant d'une exposition universelle ou inspiré d'un modèle d'Exposition, témoin de ce type d'architecture souvent destiné à disparaître. De plan carré, cette fabrique de jardin présente un décor polychrome fait de briques émaillées et de terres cuites. La base de la modérature est constituée par une structure de brique naturelle s'ordonnant en deux jambes accostant une arcade centrale. Des chaînes horizontales divisent en élévation le parement en trois registres superposés. Le plein de chaque jambe accostant l'arcature est délimité en table par des briques demi harpées. L'arcade d'une des faces est fermée par une balustrade servant d'appui à une fenêtre. Le jambage de chaque baie est constitué par un appareil de brique ocre clair, présentant sur sa face externe une alternance de briques bleues. Une imposte et une clef saillantes soulignent l'arc plein cintre dégageant des écoinçons ornés. Un deuxième bandeau accosté de têtes de lions en terre cuite délimite un entablement au-dessus de chaque arc. Un bandeau d'architrave surmonte chaque arcade, accosté de deux petites tables situées à l'aplomb des jambes. Le toit en pavillon à égoûts retroussés présente une bordure de rive et des antéfixes angulaires rechampis de bleu. Chaque versant est orné de tuiles en écailles émaillées formant un quadrillage de losanges dont le centre est souligné de jaune.

Pont mentionné en 1264, dont l'appellation pourrait signifier "trois liards", rappel du péage. Le chemin de Saint-Jacques de Compostelle empruntait ce pont, qui commandait autrefois une des principales voies menant au Puy-en-Velay. Ouvrage de cinq mètres de large, s'étirant sur plus de deux cents mètres. Seules deux arches passent sur le lit de la rivière. Le reste couvre des terrains de cultures, témoignant sans doute d'un lit autrefois plus important. Deux arches enfouies servent de caves. Les arches sont irrégulières et basses, maquant une légère brisure avec claveaux anciens, à l'exception d'une arche entièrement refaite à l'époque moderne. L'extrémité nord marque une vétusté pouvant être antérieure à l'époque romane. Cet ouvrage témoigne d'une construction antérieure aux ponts en batière de l'époque gothique.