Esse (16500)

La restauration du château fut confiée à Félix Perrin, ainsi que la commande d'une chapelle, érigée en 1880 dans le parc en l'honneur de la baronne Hélène, défunte. La première pierre est posée en 1880. Le château se compose de trois ailes formant un plan en U. L'aile centrale reliant les deux corps de bâtiments latéraux se compose, au rez-de-chaussée, d'une galerie ouverte par trois grandes arcades du côté de la cour intérieure. Cette aile est cantonnée de deux tours délimitant, sur la façade sud, des pavillons hors-oeuvre. Celui de l'angle sud-est, plus petit, pourrait être un vestige d'un château antérieur. Il est en effet couronné de corbeaux et pourvu de bretèches. La chapelle s'élève à gauche du château, côté nord. C'est un édifice modeste à nef unique et abside semi-circulaire, orné d'un décor de peintures, vitrail et mosaïque. Elle est précédée d'un narthex. La façade se termine en fronton triangulaire, comme l'avant-corps, plus bas. Elle est surmontée d'une croix. Dans le fronton s'inscrit une étoile à cinq branches. Le chevet porte un pignon percé d'un campanile. A l'intérieur, de part et d'autre de l'autel, sont peints des anges portant les instruments de la Passion. Tout autour de la chapelle, la base des murs est garnie d'un lambris de chêne dans lequel s'inserrent de petits cadres présentant les quatorze stations avec croix et chiffre. Le vitrail occidental a été réalisé à partir d'un dessin du père de l'architecte qui avait composé le thème en 1833 pour décorer les fonts baptismaux de l'église d'Aisnay. Dans la partie supérieure du vitrail apparaissent les allégories des trois vertus : Foi, Charité, Espérance. Au-dessus, des scènes illustrent ces vertus.

L'église faisait partie de l'ancien diocèse de Limoges et le matériau granitique qui la constitue est très caractéristique de la région de la Marche limousine à laquelle elle appartient. Si le bâtiment primitif date en grande partie de la seconde moitié du 12e siècle, son allure générale a été modifiée au cours des guerres de Cent ans. L'édifice est à nef unique et abside orientée. Si la nef a sans doute été reconstruite à une époque indéterminée, la façade occidentale et l'abside ont en grande partie conservé l'allure qu'elles devaient avoir au 12e siècle. L'abside à sept pans coupés a été surélevée par un chemin de ronde et la pente de sa couverture a été modifiée. A l'intérieur, elle épouse un dessin semi-circulaire et est couverte d'une travée droite en berceau aigu à laquelle succède, vers l'est, une voûte en cul de four. L'angle sud-ouest de la nef est occupé par le massif du clocher. La façade occidentale s'ouvre par une porte à double voussure accentuée par des boudins qui retombent sur des chapiteaux surmontant les colonnettes des piédroits. Cette porte est surmontée d'un encadrement à ressaut dans lequel s'insère un bas-relief représentant l'Agneau nimbé tenant dans une gloire, portée par des anges.

La construction de ce monument singulier s'est faite sous l'égide du peintre et folkloriste Jean Teilliet (1870 - 1931), élève des Arts décoratifs de Limoges puis des Beaux-Arts de Paris. Profondément attaché à la culture populaire limousine, il a notamment oeuvré pour la création de groupes folkloriques et est à l'origine de l'association « les limousins de Paris ». Jean Teilliet connaît bien le pays et c'est donc naturellement qu'il choisit de réutiliser, pour la stèle, un morceau de la dalle de couverture d'un dolmen brisé sis à Périssac. Loin d'être conscient d'un acte de vandalisme et de pillage archéologique, Jean Teilliet justifie la réutilisation, à la fois du "banc des morts" et du dolmen, par le texte gravé à droite de l'emmarchement : "[...] sur ce banc des morts [...] est déposée l'image de nos chers enfants morts pour la France. [...] leurs noms sont gravés profondément sur un menhir de granit dominant le cromlech de blocs rustiques, enceinte sacrée de nos premiers ancêtres".

Réalisé en forme de "cromlech", le monument aux morts d'Esse est constitué de dix gros blocs de granit placé en cercle. La liste des 43 soldats morts pour la France lors du premier conflit mondial est gravée sur une énorme dalle triangulaire dressée en stèle au fond de l'édifice. Au centre repose, tel un gisant, une sculpture de poilu sur une pierre des morts. Le matériau utilisé (ciment, chaux, plâtre ou mélange ?) est fissuré de toutes parts. L'accès se fait par le nord, au moyen de quatre marches en granite juste épannelées. Du même côté, à niveau avec la voie communale, est disposée une clôture pentagonale figurant une alternance d'épées et de palmes. A droite des marches, une pierre de taille est gravée d'un texte explicatif.