Fleury-les-Aubrais (45400)

Architecture contemporaine remarquable

• Ensemble de logements CILOF

• ensemble de maisons individuelles groupées

ensemble de maisons individuelles groupées

rue de Verdun ; rue Henri-Barbusse ; rue Jean-Moulin

Siècle : 20e siècle

Description

La commune de Fleury-les-Aubrais connaît une croissance démographique remarquable au sortir de la Seconde Guerre mondiale, passant de 6 000 habitants à près de 17 000 trente ans plus tard. Cette évolution est accompagnée par la construction de grands ensembles (la cité CILOF, par l’architecte Jean Bossu, a été labellisée Architecture contemporaine remarquable en 2019) et par quelques lotissements organisés, évitant le développement incontrôlé de nappes pavillonnaires. Celui de l’avenue de Verdun se distingue à plusieurs titres : elle est tout d’abord concomitante à la création de cette nouvelle voie qui traverse la commune d’est en ouest. Cette unité de projet permet une implantation rationnelle des constructions, réparties en groupes de huit à dix maisons en bande et édifiées en retrait d’alignement. Le lotissement est réalisé en cinq phases sur une durée notablement longue pour l’époque, puisque les travaux se déroulent de 1960 à 1971, s’achevant par les maisons situées dans la partie nord de la rue Henri-Barbusse. L’absence de documents d’archives n’a pas permis d’identifier l’architecte, ni le maître d’ouvrage : il paraît toutefois probable qu’il s’agisse d’un organisme facilitant l’accession à la propriété, tel que le Crédit Immobilier. La conception rationaliste des maisons s’apparente aux programmes de logements sociaux de la fin des années 1950 : l’implantation en bande ou en maisons jumelées permet la mutualisation des pignons et des toitures, tandis que l’implantation en retrait de la rue et le placement des garages en fond de parcelle crée une ambiance résidentielle et ordonnée. Les pièces de vie sont situées au rez-de-chaussée, le vestibule d’entrée formant une saillie latérale prolongée, à l’étage, par un panneau occultant une partie de la loggia. Les élévations sont dénuées d’ornement, l’effet architectural étant recherché par les répétitions régulières des pleins et des vides offertes par les longues perspectives. Si la plupart des maisons ont été modifiées par leurs propriétaires successifs, certaines possèdent encore des éléments de second œuvre d’origine (garde-corps, portails, clôtures, etc.). Le lotissement de Fleury-les-Aubrais est un témoignage exemplaire de la conjugaison du fonctionnalisme architectural de l’après-guerre, appliqué à l’échelle de la maison individuelle, avec l’apparition du concept de parcours résidentiel. L’appropriation du bâti et des espaces libres par chaque résident rend de fait compte de la flexibilité, et de la pertinence de la réponse dans la durée, de cet ensemble résidentiel de l’après-guerre.

• Groupe scolaire Jules-Ferry

Groupe scolaire Jules-Ferry

1 51 rue Marcellin-Berthelot

Siècle : 20e siècle

Description

La période de l’entre-deux-guerres est marquée par l’influence des théories hygiénistes sur la conception des lieux d’enseignement en France. À ce titre, le conseil municipal de Fleury-les-Aubrais – dont la population a alors doublé en une vingtaine d’années – initie en janvier 1928 un projet de maison d’école particulièrement abouti sur le plan social : en plus d’un vaste espace libre pour l’évolution des enfants, le programme prévoit un gymnase, une cantine scolaire et des douches. L’école doit ainsi pallier les fréquentes carences des habitats particuliers en matière d’équipement sanitaire. L’emplacement choisi est situé dans l’ancien bourg de Fleury, à l’écart des fumées des voies de chemin de fer, et à proximité de la nouvelle mairie, construite en 1928. Peut-être faut-il attribuer à l’auteur – également à ce jour anonyme – de cette dernière les plans du groupe scolaire, aucun document d’archives ne venant préciser le nom de l’architecte. L’ensemble est terminé en 1932, puis partiellement reconstruit après les bombardements alliés de 1944. Des extensions, d’intérêt architectural moindre et non incluses dans le périmètre proposé à la labellisation, sont réalisées dans les années 1960. L’ensemble est édifié sur un terrain quadrangulaire, perpendiculaire à la rue Marcellin – Berthelot. Il se compose à l’est d’un bâtiment d’administration sur rue, ouvrant sur une cour de recréation cernée par trois corps de bâtiments : au nord les préaux et sanitaires ; au sud l’ensemble anciennement formé par les douches, la cantine et le gymnase ; à l’ouest les quatre salles d’enseignement. L’ensemble partage une conception formelle à l’esprit éclectique typique du début du XXe siècle : les façades associent la brique, la pierre et le moellon sous des toitures d’ardoises aux croupettes rappelant les types de l’architecture balnéaire. Les linteaux, plates-bandes, trumeaux et arcs de décharge sont soulignés dans leurs efforts structurels par un changement de matériau. Les bâtiments annexes font eux appel à des procédés constructifs plus légers, les préaux présentant une charpente en bois, et le gymnase, les douches et la cantine étant réunis sous une toiture à quatre croupes portée par des fermes métalliques. Le groupe scolaire Jules-Ferry demeure un ensemble à la cohérence architecturale remarquable, en même temps qu’il est le fruit de l’hybridation de plusieurs cultures. Le rationalisme de ses procédés constructifs y est croisé avec un goût académique pour le bavardage des matières, des couleurs et des ornements, mais surtout avec un idéal social exprimé par le programme d’ensemble.