Guéret (23000)

Construction civile appelée du nom du sieur de Moneyroux qui commença sa construction en 1447. L'hôtel a sans doute été construit en partie sur l'emplacement d'un petit château-fort qui existait au 11e siècle. Vers la fin du 15e siècle, une tourelle hexagonale fut construite à l'angle nord, certainement destinée à loger un escalier à vis. A la même époque, un nouveau corps de bâtiment, construit à l'équerre de l'ancien, vint agrandir l'hôtel. Entre 1510 et 1522, fut bâti sur la façade sud-est un avant-corps avec escalier. Cet escalier carré dessert les deux ailes. L'ancien corps de logis fut embelli. La façade fut démolie à partir du mur de refend vers la tourelle jusqu'à l'angle sud-est. Au 17e siècle, l'hôtel fut agrandi vers le sud par l'adjonction d'une pièce, et vers l'ouest, dans les anciens fossés de la ville, par la construction des trois pièces adossées à une partie du corps de logis principal. A l'intérieur, dans la construction du milieu du 15e siècle, se trouve une cheminée de la fin du 15e ou début 16e siècle. Dans le même corps de logis, au premier étage, se trouvent des peintures figurant des paysages de la région.

La « maison rocaille » s’élevait, au début du XXe siècle, dans l’enceinte de l’Entrepôt Général de Matériaux appartenant à Madame veuve E. Bourdier. Installée en face de la gare de Guéret, cette entreprise fournissait des matériaux de construction : bois, céramique, ciment. Cette maison-réclame était ainsi destinée à promouvoir l’art de la rocaille et le savoir faire des artisans creusois. Après la Première Guerre Mondiale, les bâtiments de l’entreprise sont vendus. Léonard Daraud y installe un négoce de produits agricoles, puis son fils C. Daraud un garage automobile (Garage Terminus, agence Peugeot). L’ensemble est à nouveau vendu en 1999. La maison rocaille n’est plus occupée aujourd’hui et a perdu les menuiseries qui fermaient les deux baies du rez-de-chaussée. La construction d’un bâtiment et un nouveau mur de clôture sur l’avenue ont en grande partie remplacé la clôture initiale, constituée d’éléments en ciment, sur l’avenue Gambetta, dont seuls subsistent quelques éléments.

La maison rocaille s’élève au sein d’un ensemble de bâtiments délimitant une cour à usage de parking à l’extrémité de l’avenue Gambetta qui débouche sur le parvis de la gare. Elle occupe le centre de la partie sud-ouest de l’ensemble. De plan rectangulaire, elle s’élève sur trois niveaux plus un de comble éclairé par une lucarne centrale. Le toit à croupes est couvert d’ardoises et percé de tabatières sur chaque versant. La travée de droite de la façade principale est traitée en arrière-corps et en surplomb. Construite en ciment armé, sa façade principale présente un décor plaqué réalisé en rocaille imitant le bois (troncs, écorce) ; le mur pignon sud-est présente un décor de faux appareil. À gauche de la façade principale, l’escalier latéral extérieur qui dessert les étages est réalisé selon la même technique : rampe et garde-corps du repos, mur d’échiffre. Au rez-de-chaussée, les menuiseries des deux baies ont disparu et n’ont pas été remplacées. Les ouvertures béantes sont aujourd’hui à usage de garage. Le premier étage et éclairé par deux grandes fenêtres ; le second est souligné d’un balcon et éclairé par trois portes-fenêtres. Les menuiseries d’origine ont été conservées. Les châssis vitrés des grandes fenêtres et de la porte-fenêtre centrale du second étage ont également conservé des verres colorés et gravés. Les sols sont en ciment ou parquet en bois divers.

La partie Est de l'hôtel de ville est ce qui reste de l'édifice du 17e siècle qui servait de palais de justice au présidial et à la sénéchaussée de la Marche jusqu'à la Révolution, puis de palais de justice au tribunal et à la cour d'assises de la Creuse jusqu'en 1835. La façade en retour d'équerre est bâtie en pierres de taille de granit, avec pilastres encadrant les ouvertures, un cartouche sculpté au-dessus d'une fenêtre, un bandeau et une torsade sculptée. Escalier en pierre à paliers avec doubleaux plein cintre. La salle du rez-de-chaussée de l'aile avançant en surélévation, a conservé une cheminée ancienne et son plafond à poutres apparentes. Le portail, sur la place du Marché, donnant accès au passage qui conduit au bâtiment, est orné de pilastres.

Théâtre dont la construction fut décidée par la municipalité en 1835. Construit sur les plans de Vincent-Marie Boullé, architecte du département de la Haute-Vienne (1803-1864), auteur également de l'ancien théâtre municipal de Limoges, détruit. Salle à l'italienne à deux balcons, avec une loge d'avant-scène de chaque côté décorée d'une colonne corinthienne, remployée d'une chapelle de la ville. Trois façades visibles, aux percements très simples (baies cintrées au premier étage d'un avant-corps principal abritant le foyer. Machinerie manuelle en partie conservée. Agrandissement en façade principale et réfection de la décoration en 1929-1930 (ferronnerie art-déco, papiers peints de style Louis XVI), par l'architecte Talbourdeau fils, de Montluçon (1898-1975). Exploité en salle de cinéma de 1932 à 1984.