Issoire (63500)

Ces vestiges de l'ancienne salle capitulaire (deux travées sud) sont les seuls témoins de l'ancienne abbaye. Cette salle s'ouvrait au côté ouest sur le cloître par des arcades : au milieu, l'entrée, en arc plein cintre retombant sur des colonnes à chapiteaux ; de chaque côté, deux arcades géminées dont les deux arcs en plein cintre, surmontés d'un arc de décharge, retombent sur trois colonnettes à chapiteaux dont les bases reposent sur un bahut. Des peintures murales décoraient la salle capitulaire, comme en témoignent les vestiges sur certaines portions des voûtes d'arêtes ainsi que sur le mur du côté opposé aux deux baies romanes. Chapiteaux sculptés.

Edifice lié à Ernest d'Hauterive, écrivain et militaire. Ensemble classique très complet, n'ayant pratiquement pas changé depuis 1780, avec château, chapelle, communs accompagnés de jardins et de terrasses. Douves et terrasses d'origine. Décor intérieur du 19e siècle (boiseries ; peintures ; strucs ; culots sculptés). Les dispositions des constructions et du parc permettent de montrer le fonctionnement d'un grand domaine à la fin du 18e siècle, le jardin potager servant églement de jardin d'agrément, les dépendances regroupant tout ce qui est utile à la vie du château (fournil, porcherie, écuries, étables...).

Chapiteaux historiés sculptés et peints.

Dans le contexte de déclaration de guerre de 1939, le gouvernement français engage une vaste politique de réarmement. À cet égard, le ministre de l'Armement Raoul Dautry (1880-1951) lance le 11 novembre 1939 le projet de construction d'une usine d'alliages légers à Issoire, avec l'objectif de doubler la production française de pièces en alliages d'aluminium à haute résistance, afin d'alimenter l'industrie de guerre et notamment aéronautique. La Société centrale d'alliages légers (SCAL) naît à la fin de l'année 1939. En 1939, Raoul Dautry confie la construction de l'usine de la SCAL aux frères Auguste et Gustave Perret. Le bureau d'étude de la SCAL prend l'attache de l'Agence Perret au début du mois de décembre 1939. L'usine devait comporter huit bâtiments principaux (trois vastes ateliers, un bâtiment d'entretien, un transformateur et son hall de décuvage, un bâtiment regroupant laboratoire et administration, et enfin un château d'eau). Au même moment, la SCAL, en réponse au manque d'équipements nécessaires pour accueillir les ingénieurs, les dessinateurs et une partie des ouvriers, entame un programme de construction de bâtiments destinés à les loger. Ces bâtiments devaient répondre à des critères précis : conçus dans des délais très brefs, préfabriqués et livrés prêts à monter, avec leurs équipements et leur mobilier. La commande des pavillons échoit aux Ateliers Jean Prouvé le 12 décembre 1939. Les pavillons sont conçus par Jean Prouvé et Pierre Jeanneret, en employant deux systèmes d'ossature métalliques : un système de portique axial breveté récemment par Prouvé (brevet demandé le 2 février 1939) et un système de structure extérieure (brevet demandé le 16 janvier 1940). Charlotte Perriand travaille à la création des éléments de mobilier, jusqu'à son départ pour le Japon à l'été 1940. Entre mars 1940 et juin 1941, 16 pavillons sont montés sur le site de l'usine de la SCAL à Issoire. Le premier lot, érigé de mars à juillet 1940, comprend le pavillon direction et dessin, le pavillon club, deux pavillons de logements des ingénieurs, ainsi que deux baraquements de type génie militaire. Le second lot, de 10 bâtiments, est monté de février à juin 1941. Il comprend l'infirmerie et son dispensaire, le pavillon des contremaîtres et sept pavillons des ouvriers. Le pavillon « direction et dessin » est le premier de la série à avoir été élaboré et monté à Issoire. Un dessin de Pierre Jeanneret du 13 décembre 1939, basé sur le principe de l'ossature à portique axial en V inversé, montre déjà les principales caractéristiques du futur pavillon.

Le montage du pavillon se déroule en mars 1940. Il est implanté à l'entrée de l'usine, à proximité des ateliers en construction. Dans son état originel, le pavillon s'élève sur un plan carré de 8 mètres de côté. Il s'appuie sur un portique intérieur, en V inversé, breveté par Prouvé en 1939. L'ossature est constituée d'une structure métallique, couverte par des tôles en acier plié. Les cloisons sont composées de panneaux de bois. Il possède deux niveaux, un rez-de-chaussée et un étage accessible par un escalier métallique placé en position quasi centrale. Le rez-de-chaussée accueille un vestibule, des toilettes, une réserve à charbon et une vaste salle de dessin. L'étage n'occupe que la moitié de la surface du deuxième niveau. Il abrite le bureau du directeur et la salle des dactylographes. La seconde moitié du pavillon est occupée sur toute la hauteur par la salle de dessin. Telle une tribune, la salle des dactylographes ouvre sur ce grand volume. De nombreuses fenêtres percent les façades. Vers 1941, afin d'agrandir la surface de l'étage, un plancher est posé. La double hauteur de la salle de dessin est coupée en deux et des fenêtres sont supprimées en façades est et ouest. En 1958, le pavillon « direction et dessin » est acquis par un salarié de la SCAL-Cégédur. Il le remonte en 1962 dans le jardin de sa propriété située à l'ouest d'Issoire, dans un quartier résidentiel. Afin de le transformer en maison d'habitation, il isole davantage le bâtiment en l'enveloppant notamment dans un bardage en tôles d'aluminium. Il remplace également les fenêtres, mais dépose et conserve à l'abri les menuiseries d'origine. Conscient de la valeur architecturale du pavillon, il prend soin de réaliser des modifications réversibles.

Le gymnase a été construit en 1884 par la municipalité pour le collège qui a pris place dans les bâtiments de l'ancienne abbaye et est devenu en 1975 le centre culturel Pomel. Il s'inscrit dans la politique d'incitation à l'éducation sportive et à la construction de gymnases développée par l'État à partir du Second Empire et surtout sous la troisième République. A cette époque marquée par le désir de revanche après la défaite de Sedan, l'entraînement sportif est conçu comme un préalable à l'éducation militaire, à fois comme préparation physique et comme éducation à la discipline. Même si un plan type n'est pas imposé, des prescriptions sont édictées : taille minimum, aération et éclairage par des baies hautes, permettant une meilleure ventilation et laissant la place au rangement des agrès en partie basse...Ces obligations ont finalement conduit à des bâtiments aux dispositions assez semblables. Le gymnase d'Issoire a conservé jusqu'à une période récente son affectation sportive, qu'il perdra lorsqu'il sera intégré dans le nouveau projet du bâtiment Pomel .

Le bâtiment est construit en retour est de l'aile de l'abbaye Saint-Austremoine devenue collège. De dimensions modestes, il présente un plan rectangulaire et est couvert d'une toiture en bâtière. Sa façade pignon sur rue comporte la porte d'entrée au premier niveau et au 2e niveau, des baies jumelées de part et d'autre de la baie centrale passante dans le fronton triangulaire. Celui-ci est couronné d'un acrotère portant la date de 1884. Les façades latérales sont aussi éclairées de baies hautes jumelées, à couvrement surbaissé. L'intérieur présente un volume unique, couvert d'un faux plafond en frisette. Des vestiaires sont aménagés à l'arrière de cet espace.

En 1805, la municipalité d'Issoire décide la construction d'une halle aux blés, la commune étant située dans une riche région agricole. Elle fait appel à l'architecte, Pierre Rousseau, qui conçoit un édifice de style néo-classique. Après sa construction , la halle accueille les producteurs de céréales, légumes secs et pommes de terre. Délaissée après la Première Guerre mondiale, elle est transformée en 1949 en salle des fêtes, ses ouvertures occultées par des parpaings. Des travaux réalisés en 1997 par l'architecte Philippe Roussel pour en faire une maison de la culture, permettent de dégager les ouvertures et de les clore par des menuiseries métalliques.

Hôtel de la fin du 15e siècle présentant des éléments médiévaux (tourelle d'escalier, baies du rez-de-chaussée, niche d'angle) , modifié aux 17e siècle et au 18e siècle. La niche sur la façade servait à abriter une statue de Saint-Austremoine. Le décor intérieur, de style classique, avec planchers, huisseries et cheminées, a été conservé. Il s'agit d'un bâtiment de type urbain, caractéristique pour l'histoire de la ville. Cette maison a sans doute été réaménagée à l'époque pour servir de logement à des officiers de justice ou à des fonctionnaires royaux.

Maison du 18e siècle ayant conservé du premier édifice une porte de style gothique flamboyant. Cette porte est en tiers point, avec un tympan décoré d'un faux remplage flamboyant. Elle peut compter parmi les bons exemples d'architecture bourgeoise de la fin du Moyen-Age. Dans cette maison furent assassinés dans la nuit du 8 juin 1592, Yves d'Allègre, gouverneur de la ville nommé par Henri IV, et Françoise d'Estrée, mère de Gabrielle.

Ancien hôtel dont la partie la plus importante est la cour avec ses galeries et son escalier extérieur. Le rez-de-chaussée de la façade est percé d'une baie en anse de panier, d'une fenêtre à appui saillant et à l'arc surbaissé, et d'un portail dont les piedroits et l'arc en anse de panier sont appareillés en bossages. A ce rez-de-chaussée se superposent trois étages dont chacun comporte trois fenêtres de façade, le dernier formant attique sous la gênoise couronnant la façade. Les fenêtres du premier étage comportent d'élégants balcons Louis XVI en fer forgé. Perpendiculaire à la précédente, la façade sur la rue des Fours présente ses deux parties extrêmes surélevées, correspondant à des corps de logis joints entre eux par un mur fermant la cour intérieure au milieu de cette façade. La porte à bossages, rue du Fer, que ferment deux vantaux du 17e siècle, sous une imposte à vitrage dormant, ouvre sur un rez-de-chaussée formé de deux travées voûtées d'arêtes. Ces travées ouvrent sur une cour intérieure dont la moitié droite est occupée par un escalier à large montée droite.

L'originalité technique de ce pont suspendu du 19e siècle tient au système de câbles formés de barres d'acier articulées, aternativement doubles et quadruples, et non pas d'une pièce. L'ouvrage a été peu remanié depuis sa construction, hormis un renforcement du tablier.