La Rochefoucauld-en-Angoumois (16110)

Le premier château fut construit vers 1026 sur une roche surplombant la Tardoire. François II de la Rochefoucauld, tout en conservant les tours anciennes, créa vers 1520, dans le nouveau style, la demeure actuelle. Un incendie au début du 18e siècle donna lieu à l'aile Louis XIV. L'accès au château se fait du côté du plateau, à travers un pavillon datant du début du 17e siècle. L'édifice est précédé d'un vaste parterre sur lequel se développe la façade du corps de logis 16e siècle. La vasque provenant de Gaillon se trouve au centre du parterre. L'entrée dans la cour se fait en traversant l'ancienne entrée fortifiée. Deux des côtés de cette cour sont bordés de trois étages de galeries. Sur le troisième côté sont construits le donjon et l'aile Louis XIV. Le dernier côté est libre et forme terrasse surplombant la ville. A l'intérieur, un escalier dessert l'ensemble. Le château a été restauré au 19e siècle et certaines parties, comme la chapelle et la plupart des appartements (à l'exception des salles basses), ont perdu une grande partie de leur caractère original.

Les Carmes s'installent à La Rochefoucauld en 1329. Le couvent connaît sa plus grande extension aux 15e et 16e siècles (agrandissement de bâtiments, école de philosophie et de théologie). Occupé par les Huguenots en 1563-1564, le couvent est pillé et saccagé en 1570 et 1572. L'état de ruine subsiste jusqu'au début du 17e siècle. Utilisé comme collège aux 19e et 20e siècles, le couvent subit des remaniements de façades et de nombreux aménagements (cloisonnement, division de l'église en deux niveaux). Le couvent est centré sur le cloître de la fin du 14e-début 15e siècle. L'église du 14e siècle occupe l'aile sud. Au 17e siècle, un bas-côté voûté d'ogives est rajouté au sud. Le clocher (15e ou 16e siècle) est une tour polygonale contenant un escalier à vis. Les bâtiments des ailes ouest et est ont été fortement remaniés entre 1883 et 1886. L'aile nord est une construction d'origine romane qui pourrait être une maison antérieure à l'implantation des Carmes.

Trois motifs sculptés occupent le premier étage de la façade. En deux tympans, aux extrémités de la façade, sont, au nord, un boeuf ou saint Luc avec nimbe perlé, ailes, entouré de rinceaux de feuillages ; au sud, un lion ou saint Marc, ailé, encadré de moulures. Au centre, dans un cadre mouluré, est représenté l'Agneau, au nimbe perlé, les pattes posées sur la représentation d'un autel.

Construction d'une église gothique au début du 13ème siècle, à laquelle s'ajoutent des maisons avec dépendances pour les prêtres. En 1267, l'église est érigée en collégiale. Construction du clocher en 1332. Les cloches sont ajoutées en 1555. Durant les guerres de Cent ans et de Religion, l'église est entièrement détruite par deux fois. L'édifice est restauré de 1588 à 1620. Sous la Révolution, il sert au culte décadaire. L'église subit des pillages, les ornements et tableaux sont brûlés. Le culte catholique est rétabli en 1800.

L'ouvrage, situé au pied du château, semble antérieur à ce dernier mais pourrait avoir été réédifié à l'époque de la construction du château. Le pont est muni, de chaque côté, de deux avant-becs refuges.