Layrac (47390)

Etabli sur une ligne de défense qui relie la Garonne aux Pyrénées, le château aurait appartenu soit aux seigneurs de Carboneau, soit à l'ordre de l'abbaye de Fontevrault, soit aux deux successivement. L'édifice se compose d'un corps de logis rectangulaire flanqué au sud de deux grosses tours cylindriques et au nord d'une tour octogonale contenant un escalier à vis. Les trois tours ont été décapitées au moment de la Révolution. Deux de ces tours ont été reconstruites en 1878, lors de la grande restauration réalisée par Allaux, disciple de Viollet-le-Duc. La façade sud, avec ses fenêtres à meneaux et la porte d'entrée, n'a pas été retouchée. Des communs sont établis au nord et déterminent une cour intérieure. Sur les bâtiments Est de ces communs, une ancienne porte défensive, pourvue d'une bretèche, a été transformée en pigeonnier à colombage. A l'intérieur, un vestibule donne sur deux grandes pièces, la salle à manger avec un plafond à caissons et le salon avec sa cheminée et ses murs recouverts au-dessus des boiseries de grandes peintures sur toile représentant des scènes de chasse dans un style moyenâgeux. A ce salon, fait suite un autre petit salon logé dans la tour ronde et décoré d'une cheminée en pierre peinte sur laquelle s'accrochent des chats sculptés en haut-relief. Au premier étage, deux chambres sont tendues des tapisseries des Flandres représentant des scènes champêtres.

Vaste édifice élevé par les Bénédictins à la fin du 11e siècle. Il se compose d'une large nef voûtée en berceau, d'un transept dont la croisée est voûtée en coupole octogonale, et d'une abside demi-circulaire ajourée par sept fenêtres ornées de colonnettes. Sur les deux bras du transept s'ouvrent deux absidioles orientées et voûtées en cul de four. Les murs sont renforcés à l'intérieur et à l'extérieur par des dosserets et des arcatures, et ne se défendent que par leur grande épaisseur. Le portail occidental s'ouvre par une surépaisseur de maçonnerie qui permet le libre développement des voussures. La nef, qui avait subi des déformations, a été en partie refaite suivant les anciennes dispositions. La coupole a été décorée de peintures et surmontée d'un dôme en ardoise et d'un campanile.

L'abside romane est à chevet carré, couverte en berceau brisé. Elle repose sur une corniche s'appuyant sur une série d'arcatures et colonnes encastrées, avec chapiteaux romans (aigles symétriques, larges feuilles...). Cette abside est séparée de la nef par un arc doubleau reposant sur des chapiteaux historiés (lions croisés, lions symétriques). La nef a été reconstruite au 19e siècle, avec voûte en brique creuse. Le clocher mur a été partiellement obstrué par la construction de la toiture de la nef. La porte d'entrée moulurée, du 16e siècle, devait recevoir un décor flamboyant qui n'a pas été exécuté.

Cette ancienne maison forte, médiévale peut-être à l'origine, commandait sans doute les péages du Gers. Rendue plus habitable au 16e siècle, elle fut largement modifiée à la fin du 18e siècle (1783) par la construction, sur la façade nord, de deux arcades superposées. La grande salle rectangulaire est flanquée, aux angles est et ouest, d'une tour carrée qui fut décapitée. Le rez-de-chaussée surélevé a été en partie enterré du côté sud. Des bâtiments ont été ensuite surajoutés, en particulier au 19e siècle. Sur la façade ouest, les décrochements, les différences d'appareil, quelques détails rendent compte des nombreux remaniements effectués.