Léré (18240)

Les plus anciens possesseurs connus de la terre de Villattes appartiennent à la famille de Louzeau. En 1546, le noble homme Guillaume Louzeau, écuyer, en est seigneur. Le château fut certainement l'oeuvre de cette famille, à la fin du 15e siècle ou dans les premières années du 16e siècle. Le logis, de plan rectangulaire, assez massif, s'appuie sur deux tours rondes s'élevant à ses angles nord-est et sud-est. Au droit de sa façade sur cour est appliquée une importante tour d'escalier polygonale, hors-oeuvre. Cette façade principale, largement percée par de grandes croisées où s'affirme un décor flamboyant, intégrant quelques motifs de la première Renaissance, est un bel exemple de l'architecture des années 1500, de style Louis XII. Les autres façades, comme celles de l'aile droite sur cour, construction médiévale, en retour d'équerre, ont été repercées au 18e siècle. Les toitures de l'ensemble de l'édifice furent alors modifiées. L'aspect de Villattes à la fin du 18e siècle nous est restitué par la toile d'un trumeau d'une chambre du château. L'édifice était protégé par de larges fossés, en partie conservés aujourd'hui, qu'un pavillon d'entrée permettait de franchir, à l'est. De part et d'autre de celui-ci, des dépendances étaient adossées à l'enceinte. Les communs situés au sud furent bâtis ou reconstruits dans les dernières années de l'Ancien Régime. Après 1812, l'ouvrage d'entrée et les dépendances qui se développaient au nord furent détruits. Il ne reste que les bases de la tourelle qui protégeait l'angle nord-est de l'enceinte. Au-delà du fossé, à l'est, le colombier et un puits couvert furent maintenus. A la fin du 19e siècle, un grand pavillon carré fut adossé à la façade latérale de l'aile du corps de logis. La protection au titre des Monuments Historiques dont bénéficie le château est partielle : seule la façade sur cour du corps de logis principal est classée parmi les Monuments Historiques depuis 1922. Le logis est une construction authentique et homogène. Sa charpente à chevrons portant fermes est d'origine. La tour d'escalier a conservé son décor architectural des années 1500, et l'oratoire aménagé dans la tour d'angle nord-est présente un rare décor peint à la fin du 17e siècle : dans une architecture de marbre feint, les seigneurs de Villattes invoquent le Saint-Esprit. Des vues perspectives accompagnent le décor en trompe-l'oeil.

Cette église dépendait de Saint-Martin de Tours. Elle se compose d'un vaisseau terminé à l'est par un sanctuaire avec abside en demi-cercle. Le vaisseau principal est divisé en deux parties inégales par un arc doubleau dont les piédroits intérieurs, très saillants, délimitent nettement la séparation. La première partie constitue la nef actuelle. La seconde partie constitue le choeur. Cet aménagement remonte au début du 16e siècle. Sous le sanctuaire se trouve une crypte à trois nefs comprenant deux travées voûtées en voûtes d'arêtes sur arcs saillants. Dans l'axe de cette crypte et en arrière de son chevet existe une seconde crypte, communiquant avec la première par une porte. Primitivement, les entrées de la crypte donnaient sur le choeur mais ont été fermées plus tard. En avant de la nef, sur la face ouest, s'élève une tour dont le rez-de-chaussée forme porche. Une porte centrale donne accès à ce porche et à l'église. Toute cette partie date du 14e siècle, hormis l'étage supérieur de la tour, reconstruit au 16e siècle. A part la crypte et le sanctuaire, l'édifice a subi de nombreuses transformations. La nef, notamment, paraît avoir possédé des bas-côtés aujourd'hui disparus. Les murs latéraux ont été percés au 16e siècle de baies diverses, établies au travers des anciennes fenêtres romanes.