Loupiac (33410)

L'église présente un plan en croix latine comprenant une nef sans bas-côtés terminée par un transept sur lequel s'ouvrent trois chapelles semi-circulaires formant absides voûtées en cul de four. La façade possède un avant-corps au centre duquel s'ouvre une large porte plein cintre dont les archivoltes, ornées d'entrelacs et de dents de scie, retombent de chaque côté sur quatre colonnes à chapiteaux foliacés. Au-dessus de cette porte, un bandeau sert d'appui à trois arcades portées sur des colonnes sculptées. Elles sont surmontées d'un grand bas-relief disposé en frise et divisé en trois sujets : Adam et Eve au pied de l'arbre de la tentation ; la Cène ; l'Agneau mystique entre deux personnages. Une corniche à têtes de clou et un fronton triangulaire percé d'une ouverture plein cintre couronnent cette façade. Le choeur, relevé de cinq marches au-dessus du sol de la nef, est séparé du transept par un grand arc doubleau porté sur des colonnes accouplées. Les murs latéraux de l'abside centrale sont décorés d'une arcade avec un bandeau sculpté (entrelacs, feuillages, oiseaux, figures humaines). Un bas-côté nord a été ajouté au 18e siècle. Des remaniements ont également été réalisés à la suite d'un incendie. A l'origine, le clocher central n'était qu'un pignon à jour élevé sur un arc. Lors des guerres de Religion, il fut transformé en tour carrée servant de fortification.

La présence de vestiges gallo-romains est connue depuis les années 1830-1840. Des structures sont dégagées à partir des années 1950 et les fouilles ont été reprises en 2004. Des éléments de la première moitié du 1er siècle attestent d'un premier habitat. Différentes campagnes de travaux mettent progressivement au jour une riche demeure (péristyle, thermes, bassins). Un changement important intervient au 3ème siècle avec l'aménagement d'une grande piscine bordée d'une galerie. L'état de la demeure à la fin du 4ème siècle et au 5ème siècle est exemplaire des grandes villae antiques d'Aquitaine : galeries, une quinzaine de pièces, la piscine, des sols pavés de mosaïques. La villa est abandonnée au 6ème siècle ou au 7ème. Un prieuré est édifié, à la fin du 11ème siècle ou début du 12ème siècle, dont subsistent la chapelle ainsi que des éléments dans la maison qui lui est adossée au 18ème siècle. Rattaché à l'ordre Bénédictin, il dépendait de la Sauve-Majeure.