Mauléon-Licharre (64130)

Colonne cannelée en marbre blanc, surmontée d'une croix latine plus récente. La colonne repose sur un dé de marbre blanc aux armes de France et de Navarre, placé lui-même sur une pyramide quadrangulaire formée de quatre marches.

Ancienne commanderie et étape pour les pélerins en route vers Compostelle, la chapelle a probablement été fondée au 13e siècle. Probablement templière à l'origine, elle a relevé par la suite de l'ordre des Frères Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. L'édifice abrite la dépouille du curé de Moncayolle, dit Matalas, Bernard Goyeneche, qui conduisit l'insurrection populaire de 1661-1662 contre les atteintes portées aux coutumes régionales. L'église fut détruite en partie du 19e siècle. Seul le choeur fut conservé et consolidé pour servir de chapelle. Au 19e siècle, l'édifice comportait une nef à trois travées, un choeur voûté d'ogives, un clocher trinitaire et des chapelles adjacentes. Le choeur a été conforté pour être aménagé en chapelle. Le chevet est à trois pans coupés. Les arcs brisés de l'ancien transept ont été bouchés et la façade occidentale reconstruite en reprenant la disposition à pans coupés du choeur, donnant au plan de l'ensemble une forme octogonale. Le portail du 17e siècle a été récupéré et remonté sur cette façade. Encadré de pilastres, il est surmonté d'un fronton triangulaire brisé avec édicule et amortissement à boules. La toiture est surmontée d'un campanile moderne.

Grande demeure rectangulaire cantonnée de pavillons, le château fut édifié à l'extrême fin du 16e siècle par Pierre de Maytie, membre d'une vieille famille Mauléonnaise qui compta, entre autre, trois évêques d'Oloron. L'architecture est encore marquée par la Renaissance (fenêtres à meneaux et frontons, lucarnes ouvragées, mascarons, cheminées sculptées). La remarquable charpente en triple carène de navire soutient un immense toit de bardeaux et d'ardoise. L'édifice est complété par des dépendances et un pigeonnier.

Le château faisait partie au 15e siècle d'un groupe de défense avec les châteaux de Pau et de Lourdes. Mauléon a perdu son donjon mais l'enceinte actuelle respecte le tracé du 15e siècle. Du côté de la montagne, un éperon saillant n'était pas défendu par des tours. A cet endroit, un sous-sol paraît avoir formé des casemates à étages (il y subsiste des corbeaux sur les murs et des traces d'escalie voûté). Trois tours dominent l'ensemble. Un remaniement a ouvert une porte avec pont-levis, décorée d'un gros écusson en épannelage préparé pour recevoir les armes du roi de France, Louis XVIII ou Charles X. Les parties basses des tours et des courtines sont en pierre appareillée, surélevées avec du moellon appareillé. Un fossé entoure le tout et un pont à trois arches dessert l'entrée. Le corps de logis actuel est établi derrière la porte et une des tours d'angle. Dans la tour d'angle, un sous-sol voûté prend accès sur la cour par un reste de maçonnerie. Le château-fort servit de résidence aux vicomtes de Soule du 11e au 14e siècle. Il dut subir ensuite, pendant près de deux cents ans, la domination anglaise jusqu'à ce que Gaston IV de Foix en chasse les Anglais en 1449. Le château a été démantelé en 1642 sur ordre de Louis XIII.