Mazerier (03800)

Demeure de Mme de La Fayette et de Mme de Sévigné. Suite à l'ordre de "déféodalisation" du château, daté de l'an II de la République, il ne reste du château que le corps de logis, avec la saillie d'une tourelle d'escalier polygonale et celle d'un pavillon rectangulaire. L'intérieur conserve, au premier étage, une salle voûtée d'arêtes. L'oratoire a gardé ses peintures murales du 15e siècle, illustrant des scènes du Jugement dernier. Face à l'entrée est représenté le Père Eternel, de face, mains levées. Sur la droite, les Elus s'acheminent vers la Jérusalem céleste. De l'autre côté, la troupe des damnés est poursuivie par les démons.

La seigneurie de la Motte, créée au XIVe siècle, a donné naissance à une petite maison-forte construite ou reconstruite au XVe siècle selon des dispositions fréquentes à l'époque en Bourbonnais : un haut donjon rectangulaire coiffé de toitures à fortes pentes, flanqué d'une tour - ici circulaire - abritant l'escalier. Il était entouré de fossés, franchis par un pont-levis (remplacé ensuite par un pont de pierre) et défendu par un système fortifié comprenant deux tours circulaires. A la Révolution, les fossés Est, devant la façade principale, furent comblés, les tours de défense démolies et les combles de la tour d'escalier arasés. Possédé par différentes familles au cours des siècles dont les Coiffier d'Aigueperse, le château fut acquis au XIXe siècle par Auguste Gaubert qui entrepris en 1852 d'agrandir et d'aménager le château en faisant appel à l'architecte Honoré Vianne, de la ville de Gannat toute proche. Ce dernier proposa une composition symétrique en style néogothique avec l'adjonction, de part et d'autre du corps de logis, d'une travée couverte en terrasse ou à faible pente et d'une tour polygonale dans le prolongement de cette travée. Le projet ne fut pas entièrement réalisé puisque seule l'extension nord le fut. Un édicule, petite construction basse de jardin en briques à murs pignons, fut édifié à proximité. La propriété est cernée par un mur d'enceinte entourant un parc partiellement boisé qui abrite également un ensemble de communs disposés autour d'une cour.

Le château, situé entre Gannat et Mazerier, apparaît isolé par l’écrin boisé et le mur d’enceinte qui entourent la propriété et dissimulent presque totalement le château depuis les voies alentour. Un ensemble de communs (four, écurie, grange, logement de fermier) occupe l’angle sud-ouest du parc constitué de pelouses et de plantations. Le château lui-même comprend un corps de bâtiment massif de plan rectangulaire, couvert d’une toiture à quatre pentes ; un corps de bâtiment plus bas couvert en appentis est accolé au nord, lui-même flanqué d’une tour polygonale. Au centre de la façade du corps principal, s’élève une tour d’escalier circulaire demi hors œuvre. De petites ouvertures allongées éclairent la cage d’escalier, tandis qu’au rez-de-chaussée s’ouvre la porte d’entrée dans un encadrement mouluré aux piédroits à bases prismatiques, couvert d’un arc brisé à tympan plein (blason bûché). A droite de la porte, un renforcement de maçonnerie semble indiquer qu’à l’origine la façade était disposée différemment. De part et d’autre de la tour, une travée de grandes baies à traverses et meneaux s’élève sur trois niveaux. Dans le prolongement nord de ce corps principal, l’extension du 19e siècle consiste en une étroite travée s’élevant sur seulement deux niveaux de percements néogothiques ; elle est flanquée d’une tour d’angle octogonale de même hauteur que le massif principal, construite en pierre appareillée. Les parements sont agrémentés de quelques détails décoratifs sculptés (bandeaux, motifs de quadrifeuilles...). La façade ouest, est cernée presque entièrement par le fossé. Elle est éclairée e de grandes baies au rez-de-chaussée (sans doute percées ou repercées au 19e s) et de baies étroites aux deux autres niveaux, certaines ayant conservé leur traverse. La façade sud est complètement aveugle. La façade nord possède une tourelle d'angle et de petit corps de bâtis en appentis.

Exemple d'architecture romane rurale de la zone de transition entre le Bourbonnais et l'Auvergne, l'église en illustre les influences. De l'église primitive, qui pourrait être du 10e siècle, ne subsistent plus que la nef et le bas-côté sud. Au 12e siècle, rajout des parties absidiales et du bas-côté nord. En arrière de l'arc triomphal supportant le clocher, a été élevé un nouvel arc appuyé sur des colonnes aux chapiteaux sculptés et contre lequel butte le cul-de-four de l'abside. Peintures murales de 1383 (adoration des Mages...). Inscriptions mortuaires gravées, indiquant 1557 et 1608.