Mesnil-en-Ouche (27330)

Autour du château construit entre 1633 et 1640 pour le marquis de Nonant, fut aménagé un ensemble de jardins dont seules subsistent les sculptures. Le parc fut réaménagé à partir de 1756 par la marquise de Graville (cette intervention est connue par deux variantes d'un plan établi vers 1760) , restauré vers 1801, puis doté, à partir de 1830, d'aménagements pittoresques respectant la composition d'ensemble (ces aménagements paysagers ont en partie été effacés par les restaurations des années 1950).

L'église Sainte-Marguerite de Sainte-Marguerite-en-Ouche est un édifice médiéval remontant au moins au XIIe siècle, le premier texte en faisant mention étant une charte de donation à l'abbaye de Bernay du roi Henry II datant de 1156. Plusieurs campagnes de construction-rénovation l'ont affectée notamment au XIIIe siècle et à la fin du Moyen Age, après la Guerre de cent Ans. La sacristie est un ajout beaucoup plus récent datant du XIXe siècle. Elle s'inscrit parfaitement dans l'art médiéval en Normandie ; de nombreuses comparaisons sont possibles avec des églises des différents départements normands : l'église de Selles notamment. Elle arbore aussi des particularités remarquables. En effet une grande partie de ses charpentes sont vraisemblablement de la seconde moitié du XIIIe siècle ce qui est très rare à l'échelle française. En ce qui concerne les charpentes du beffroi de la fin du XIIIe siècle, seules 10 églises répertoriées possèdent un beffroi dont les charpentes sont de cette époque en France. L'église de Selles dans l'Eure, IMH en 1965, possède un tel beffroi tout comme la cathédrale de Bayeux ou l'église Saint-Père de Chartres. De plus, Sainte-Marguerite possède un décors peints remarquables quoique lacunaire. Une représentation de la Cène, daté stylistiquement du XIIe siècle par diverses comparaisons, serait ainsi la plus ancienne peinture médiévale figurative du département de l'Eure. Elle faisait partie d'un ensemble dont il ne reste aujourd'hui que quelques traces. En effet, plusieurs campagnes de décoration se sont succédées dans cette église rurale aux XIIIe siècle puis à la fin du Moyen Age et enfin au XIXe siècle ; le décor se déployant sur les murs comme sur les éléments de la charpente. Ces décors montrent la banalité de la décoration peinte des églises médiévale, aujourd'hui oublié du fait des campagnes de badigeon ou destruction des XVIIe-XVIIIe siècles. La cohérence de ces décors peints, suggérée par les restes, est à relever. Ils témoignent de la volonté d'édification des fidèles, la pastorale par l'image mais aussi de la structuration de l'espace sacré et de la révélation de la sacralité de la maison de Dieu.