Montpezat-sous-Bauzon (07560)

La voie du Pal est une voie de communication reliant historiquement le Vivarais au Plateau ardéchois. Elle traverse la vallée et le bourg de Montpezat (alt. 570 mètres). Du pied du talus cévenol jusqu'au col du Pal (alt. 1223 mètres), elle prend le nom de Côte du Pal. Le bourg de Montpezat-sous-Bauzon est situé au cœur d'un carrefour de trois routes à l'époque romaine : vers le sud (en direction d'Alba, la capitale des Helviens), vers le nord (en direction Ruessium, capitale des Vellaves) et vers l'ouest (en direction Javols, la capitale des Gabales). Dans l'Antiquité, la Côte du Pal empruntait les pentes de la rive droite de la Pourseille (qui traverse Montpezat). Au Moyen-Âge, la ville de Montpezat se trouve sur un axe commercial majeur, la route Avignon-Le Puy, connue sous le nom de route du Pal. Dès cette époque, un péage existe à l'entrée du village, afin de collecter la taxe sur Ies marchandises (vin, sel, viande, bois) qui transitent par caravanes muletières et empruntent la Côte du Pal. Cette taxe est utilisée pour financer les travaux d'entretien et la restauration de la côte, qui nécessite une surveillance constante. Sur ce chemin, la forte dynamique de circulation et d'échanges, explique l'intense fréquentation jusqu'au XVIIIe siècle, dans une zone de pied de montagne, étape naturelle le long d'un tracé commercial, reliant la Basse vallée du Rhône au Massif Central. Différents tracés ou portions sont connues sur les deux versants de la vallée, au centre de laquelle coule la Pourseille. À la fin du XVIIe siècle, des travaux d'ampleur donnent à la côte du Pal son aspect actuel, en rive droite du cours d'eau sur le versant orienté nord-est de la montagne du Pal.

La voie pavée actuelle est l'héritière de ces « chemins de l'histoire », qui ont sillonné les pentes des causses ardéchoises. La physionomie du bourg de Montpezat, avec ses hautes maisons et ouvertures couvertes d'arcades des rez-de-chaussées de la quasi-totalité des maisons anciennes, a été façonnée par l'activité commerçante liée au passage de très nombreux visiteurs et populations traversant ce passage obligé avant l'ascension de la montagne. Dans le courant du Moyen-Âge, la voie du Pal empruntait un tracé en rive gauche de la Pourseille, mais en 1680-1720, des travaux de réaménagement de la côte la font passer en rive droite. La côte du Pal est élargie à deux voies (montée et descente étant séparées par une bande continue de pierres distinguée par un relief). Pour favoriser le passage des charrettes, en plus des caravanes de mulets, la pente est réduite par l'aménagement de larges lacets portés par d'importants soutènements. Au milieu du XVIIIe siècle, la construction de la route du Col de la Chavade, dans la haute vallée de l'Ardèche, permet de faciliter et d'intensifier les échanges entre le Languedoc et la vallée du Rhône : le commerce interrégional se détourne de la vallée de Montpezat. En 1843, la Côte du Pal est répertorié parmi les chemins vicinaux de la commune. L'ambition de cette demande de protection au titre des monuments historiques et d'assurer la lisibilité historique et la reconnaissance des qualités constructives de ce chemin, afin de mettre en valeur la Côte du Pal dans le cadre de l'aménagement touristique de la commune ardéchoise de Montpezat-sous-Bauzon.