Mortagne-au-Perche (61400)

En 1202, Mahaut de Bavière, comtesse du Perche, fonda dans l'enceinte du château, une église dédiée à tous les saints et desservie par un collège de chanoines. Le monument occupait tout le terre-plein devant le palais de justice, bâti lui-même à l'emplacement du choeur. De cet édifice, détruit en 1796, ne reste que la vaste crypte qui s'étendait sous le choeur. C'est une salle gothique du 13e siècle, chapelle demi-souterraine divisée par d'énormes piliers. Dans l'intention de la fondatrice, elle avait été conçue pour l'allée et venue des pèlerins qui entraient par un bas-côté de l'église et ressortaient par le bas-côté opposé. En arrière, une autre chapelle datant du 17e siècle, lui sert d'entrée.

Le premier hôtel-Dieu fondé par le comte du Perche Geoffroy III au début du 11e siècle, fut abandonné à la Révolution. En mai 1793, pauvres et malades furent transportés dans l'ancien couvent des Clarisses, bâti à partir de 1505, désaffecté en 1793. L'église fut consacrée en 1515. A la Révolution, la chapelle fut entièrement dépouillée. Restaurée et réaménagée, elle est rendue au culte de 1800 à 1802. Le décor actuel date en partie du 17e siècle (plafond peints, lambris et stalles) , en partie du début du 19e siècle. La maison de Marguerite de Lorraine a été modernisée ou reconstruite au 17e siècle. Elle porte également l'appellation de Petit Hôpital car une salle et une chambre y avaient été aménagées pour permettre à Maguerite de Lorraine d'y donner des soins.

La fondation de l'église remonterait au 11e siècle. Les parties primitives ont presque totalement disparu. L'église doit certainement sa fondation aux moines de l'abbaye de Saint-Germain des Prés à Paris, qui possédait un domaine dans le comté de Corbon. En 1080, une charte de donation est établie en faveur de l'abbaye bénédictine de Nogent-le-Rotrou. L'édifice a été très modifié au 16e siècle, et se compose d'une nef bordée de bas-côtés ouvrant sur un chevet de la Renaissance.

Edifice construit de 1494 à 1535 pour remplacer un bâtiment antérieur détruit par un incendie lors de la guerre de Cent ans. L'église se compose d'une nef avec collatéraux terminée par un choeur à cinq pans, et accompagnée par des chapelles à chaque travée. A cheval sur la première travée du bas-côté sud et la chapelle contigue, fut édifiée en 1542 une tour terminée un siècle plus tard. Le clocher fut incendié en 1887. En janvier 1890, la tour s'écoula.

L'Hippodrome de Mortagne a été créé par décision impériale en 1862. Les tribunes actuelles ont été élevées au début du 20e siècle. Elles comprennent une tribune d'honneur et deux tribunes latérales. Ces tribunes, en bois, conservent des détails décoratifs particulièrement soignés : frises de bois sculpté et épis de faîtage en plomb.

Les décors sculptés du 16e siècle sont représentatifs de la première Renaissance française dans le Perche ornais. Ce mur Renaissance est l'unique vestige de l'ancien hôtel-dieu, reconstruit vers 1515 par Marguerite de Lorraine, dit aussi hôpital Saint-Nicolas, dont il aurait constitué la façade. La variété du traitement de la sculpture est particulièrement remarquable : descentes de guirlandes, grotesques des frontons surmontés par des salamandres affrontées (en bas-relief) , pots à feu, colonnettes et couronnement des ouvertures (en moyen-relief) , un cerf à la reposée qui anime le centre de la composition (en haut-relief).

Maison construite après la guerre de Cent ans, autrefois hôtel du marquis de Longueil. Un grand portail s'ouvre sur un ensemble de bâtiments anciens. Dans la cour haute, se trouvent deux corps de logis des 15e et 17e siècles avec tourelle à huit pans. La cour basse a conservé, avec l'encadrement de ses fenêtres, tout son cachet d'art pré-renaissant. Le petit salon Louis XVI a conservé une corniche avec médaillons et guirlandes de fleurs. Les boiseries ont disparu.

La toiture à comble brisé et le galbe de la façade caractérisent ce petit hôtel du 18e siècle. Les angles de la façade sont soulignés par des pierres à refends et les ouvertures centrales, par deux pilastres plats. Deux bandeaux sculptés séparent les étages. Menuiseries d'époque.

Hôtel du receveur des tailles, construit au 17e siècle et complétement transformé au 18e siècle. L'accès à la cour d'honneur se fait par un grand porche comportant deux pilastres latéraux qui soutiennent une grande arcade plein cintre. Un mur de clôture part du porche pour rejoindre les deux pavillons d'accompagnement rectangulaires, alignés de chaque côté de la cour. La façade de la demeure présente une ornementation qui rappelle l'architecture autrichienne du 18e siècle, parti exceptionnel en Normandie. La façade arrière semble avoir gardé l'ordonnance de l'ancien hôtel du 17e siècle. A l'intérieur, le grand salon s'orne de boiseries du 18e, avec des dessus de portes peints représentant des amours. Les panneaux de la salle à manger sont garnis de toiles décoratives représentant des natures mortes.

La famille de Fontenay fut l'une des plus importantes du Perche et tint de nombreuses charges honorifiques depuis Pierre de Fontenay, gouverneur pour Henri IV. Quatre chainages de pierre séparent les ouvertures en longueur. Un petit fronton surmonte les ouvertures centrales. Sculptures en rocaille à la clé des portes du rez-de-chaussée, et aux fenêtres du premier étage qui conservent leurs balcons de ferronnerie.

Maison construite pour le doyen de la collégiale, à la fin du 15e siècle. C'est un hôtel en pierre blanche, avec une tour à huit pans contenant l'escalier. Le pignon est appuyé sur une tour ronde trapue qui était l'une des tours d'angle de l'enceinte de Mortagne.

A cet emplacement devait s'élever la maison seigneuriale où résidaient au 12e siècle les comtes du Perche. Dans son état actuel, elle date du 17e siècle. C'est une demeure de style Louis XIII, percée d'un portail à bossages et refends avec un fronton coupé dans lequel vient s'encastrer un balcon en fer forgé du 18e siècle. Dans la cour se trouvent deux bâtiments en équerre. A gauche est située une aile construite en moellons ; à droite, l'aile est en pierre de taille. Cette aile s'appuie sur une tour du rempart.

Maison natale de Emile Chartier (1868-1951) qui prend le nom de Alain en 1900. La maison, construite vers les années 1850, ne présente aucun caractère architectural particulier, et ne peut être prise en compte qu'à titre de lieu de mémoire. Elle se compose d'un corps de bâtiment couvert d'une toiture à croupes. La façade sud donne sur une cour intérieure dont l'accès se fait par un portail d'entrée incurvé, flanqué de piliers. L'intérieur a conservé une partie des dispositions d'origine.

Après la guerre de Cent ans, Mortagne retrouve sa prospérité et s'enrichit. C'est à cette époque, et au siècle suivant, que furent rebâties de nombreuses maisons à tourelles et hauts pignons. La tourelle possède ici un cadran solaire.

Maison construite à la fin du 16e siècle et qui aurait reçu la visite de Henri IV en 1599. La grande bâtisse est flanquée, à l'est, d'une tour d'escalier carrée à cinq niveaux. Le rez-de-chaussée et l'étage sont soulignés par des bandes de pierres sculptées faisant le tour des fenêtres. Le bandeau supérieur est orné de feuillages. Le bandeau inférieur imite les triglyphes grecs. Une autre bande sculptée souligne le dernier niveau de la tour. Les fenêtres ont perdu leurs meneaux.

En 1866, Emmanuel Frémiet reçut commande par l'Etat d'un plâtre sur le thème de la Métamorphose de Neptune, transformé en cheval pour séduire Cérès. Le plâtre est exposé au salon en 1868 ; le bronze commandé par l'Etat en 1872. L'oeuvre rejoignit le champ de course de Mortagne, inauguré en 1878, puis les jardins de l'Hôtel de Ville. Cupidon est armé du trident de Neptune dans la main droite et présente, dans sa main gauche, une statuette de Cérès avec sa faucille. Le cheval s'inscrit dans une longue lignée de statues équestres. Le sculpteur a rendu la musculature de l'animal, fidèle à ses principes de réalisme.

Cette porte marquait autrefois l'une des entrées du fort Toussaint. Arche charretière du 12e-13e siècle, sur laquelle s'élève une habitation comportant, sur la façade nord, à chacun des deux étages, une galerie dans le style Renaissance. Ces deux galeries ont été bouchées ultérieurement. Un bas-relief sépare les deux étages. Autrefois, il y avait deux tourelles d'angle sur la façade sud. A l'intérieur, belles boiseries de style Louis XVI.