Morzine (74110)

Construit entre 1937 et 1938, dans une station de "première génération", pour l'ingénieur catalan François Salsas Serra, le chalet "Sol i Neu" est l’œuvre de l'architecte René Faublée. Parfaitement intégré au cœur de Morzine, implanté dans la pente naturelle du terrain, cet édifice témoigne des réflexions menées sur la conception des chalets destinés à des particuliers et cela dans la cadre du mouvement d'expansion des stations. René Faublée est connu pour ses activités d'architecte et de designer. Sa collaboration initiale avec Le Même conditionne l'ensemble de sa production. Le chalet "Sol i Neu" répond aux principes généraux qui régissent son œuvre : choix de matériaux régionaux (bois, pierre, ardoise), recherche dans la qualité des intérieurs et fonctionnalité. Le chalet est d'autant plus intéressant que Faublée le conçois dans sa globalité, travaillant à la fois sur l'enveloppe et son ameublement. "Sol i Neu" naît de la rencontre de trois personnalités. Il atteste des liens forts établis entre le commanditaire, son architecte et son peintre décorateur. Zelman exécute pour le chalet des peintures à la colle de poisson, mêlant références au roman catalan, à la culture de l'auteur et intégrant des portraits locaux. Ces peintures traduisent les préoccupations de cet artiste affilié au collectif "Témoignage". Il est à noter que le chalet constitue l'un des rares témoignages de sa production liée à ce mouvement artistique né en 1936.Le chalet est resté intact depuis sa construction tant pour l'aspect extérieur que dans la disposition intérieur (agencement des pièces, luminaires...)

La station d'Avoriaz est née d'un projet d'extension du domaine skiable de la commune de Morzine dès les années cinquante : le skieur alpin Jean Vuarnet achète l'ancien plateau d'alpage d'Avoriaz en 1960, et concrétise par la suite son projet avec Gérard Brémond et l'architecte-urbaniste Jacques Labro. Cette station doit être entièrement piétonne, permettre un accès direct aux pistes, et être un signal architectural promettant un dépaysement par son architecture novatrice, s'intégrant parfaitement au paysage par le concept d'architecture organique. Emblématique de la station d'Avoriaz, l'immeuble les « Hauts Forts 2 » est l'un des premiers bâtiments à avoir été conçu et réalisé en 1967-1968 par l'architecte Jacques Labro. Faisant partie de la catégorie « immeubles tours pyramides en éventail », il est inclus dans le premier quartier dessiné en 1965 reposant sur la mise en valeur de la butte des Dromonts sur le rebord de laquelle six « immeubles tours » sont destinés à constituer une lisière entre le plateau d'Avoriaz et la falaise qui domine la vallée des Ardoisières. Il est géré par une copropriété et a bénéficié en 2003 du label « Architecture du XXe siècle » (à présent reconverti en « architecture contemporaine remarquable »).

L'immeuble est édifié au pied de la corniche des Dromonts, face à la montagne des Hauts-Forts qui a donné son nom à la construction. Il est traversé par un espace de circulation publique, reliant la place du téléphérique au centre de la station, commençant au rez-de-chaussée par l'ascenseur qui débouche sur une coursive menant à la place des Dromonts. La partie aval dégagée du sol est soutenue par treize colonnes fines, qui rappellent les colonnes des avant-toits d'habitations vernaculaires, et qui portent 11 niveaux d'habitation. La façade de l'immeuble est recouverte de tavaillons et son architecture étagée et déchiquetée se calque sur les plissements géologiques de la montagne. Les 11 étages d'appartements de la tour pyramide en éventail donnent tous sur la vallée, selon une disposition rayonnante permettant à chaque appartement une vue panoramique ainsi qu'une grande luminosité. Seul le côté nord n'est pas aménagé ainsi, mais il est malgré tout traité avec la même qualité de matériaux, et abrite la coursive. Le couronnement de l'immeuble est traité en « façades toitures » à fortes inclinaisons, recouvertes de tavaillons et conférant une unité à l'ensemble de la construction. Il faut noter la présence d'au moins un appartement ayant conservé la plus grande partie de ses agencements et ameublements fixes d'origine.