Ollioules (83190)

795 chemin de Châteauvallon

Siècle : 20e siècle

Description

En 1961, Henri et Simone Komatis rencontrent Gérard et Colette Paquet avec lesquels ils se lient d'amitié. En 1964, en compagnie des Komatis, les époux Paquet qui cherchent une maison où vivre sur les hauteurs de Toulon, découvrent Châteauvallon. ""Châteauvallon est la tentative de mettre en pratique, dans un lieu de beauté et d'harmonie, l'utopie de la création, de la liberté, de la rencontre fraternelle des individus, quels qu'ils soient. (G. Paquet). Les époux Komatis et Paquet sont très tôt convaincus de la destination culturelle et artistique de Châteauvallon. Rapidement, s’élabore le projet de créer une sorte de « laboratoire de création artistique en osmose avec les forces naturelles, dans un esprit de convergence et de synthèse » (G. Paquet). Ils décident alors d'inventer un centre de ""rencontres"" à la fois voué à la création, la diffusion et à la réflexion individuelle et collective. Ce lieu est conçu pour devenir un carrefour de pensée et d'action, autour de trois thèmes fondateurs : art, science et nature. Les arts vivants ont la part belle à Châteauvallon : le théâtre d'abord, dès 1965, avec Jean Gilibert et la compagnie ""L'Autre Théâtre"". Puis vient le jazz avec un festival qui attire des artistes de renommée internationale et un public toujours croissant de 1970 à 1974. En 1980, la danse fait son entrée à Châteauvallon. Là encore, de grands noms, danseurs et chorégraphes, marquent la programmation. Enfin, à partir de 1990 et avec l'accompagnement de Boris Cyrulnik, le Théâtre de la science propose des cycles de rencontres et de conférences sur le temps présent et la pensée contemporaine, animés par des personnalités des sciences humaines ou de la physique (Fernand Braudel, Ilya Prigogine, Cornelius Castoriadis, Jacques Le Goff...). Châteauvallon est situé dans un site classé. Conçu comme une acropole, il épouse la pente d'un vallon arboré de pins et d'oliviers. Les bâtiments, orientés vers la mer, dominent les chantiers navals de La Seyne-sur-Mer. Les constructions en restanques et le cheminement suivent naturellement le relief du terrain tout en imposant leur empreinte minérale au paysage. Dès 1966, Henri Komatis envisage le site comme un village culturel. C'est également un lieu de promenade très fréquenté. L'ensemble se caractérise par une scénographie plastique combinant volumes massifs et espaces libres, perspectives horizontales et étagement dans la pente. c L'implantation occupe trois niveaux principaux de terrasses. Au premier niveau, un escalier monumental mène à une vaste esplanade, dotée d'un bassin et flanquée de trois pavillons qui constituent l'accueil et le pôle administratif. On rejoint en contrebas la bastide vieille et le théâtre de plein air. Au niveau intermédiaire se trouvent le théâtre couvert et le restaurant. Le chemin monte enfin vers une résidence d'artistes, des studios de répétition et la salle de représentation du Grand Baou. La statuaire est constituée de monolithes anthropomorphiques sculptés dans la pierre locale par Henri Komatis, qui accueillent et guident le visiteur. Enfin, une fresque monumentale peinte également par Henri Komatis dans le hall du théâtre couvert traduit la polyvalence de son œuvre. Des travaux de mise en conformité et de surélévation du théâtre couvert ont été conduits en 2000 par l’Agence Duchier-Bonnet, sous le contrôle de l’architecte des bâtiments de France. Châteauvallon est une expérience architecturale, humaine, intellectuelle et artistique sans équivalent dans la région. Pôle majeur de l'histoire culturelle locale depuis plus de cinq décennies, Châteauvallon poursuit aujourd'hui sa vocation initiale de lieu culturel polymorphe ouvert au public dans le respect de l'œuvre architecturale d'Henri Komatis. Le Centre culturel de Châteauvallon et le Théâtre Liberté de Toulon ont fusionné en 2017 et constituent aujourd'hui une seule et même Scène nationale.