Pontlevoy (41400)

Abbaye bénédictine de la Congrégation de Saint Maur, fondée au 11e siècle. L'église abbatiale est construite à partir de 1040. Elle est détruite par un incendie vers 1262. A la fin du 13e siècle, une nouvelle église est construite et le monastère agrandi. L'abbaye fut ruinée avant 1391 par les Anglais. En 1468, une église plus vaste que la précédente est réalisée. Seul le choeur fut construit, juxtaposé à la nef gothique et à une tour romane carrée. La nef, réduite en 1682 au pignon ouest et au mur sud, fut rasé en 1786. A l'initiative de Pierre de Berulle, un collège destiné à l'éducation des enfants de petite noblesse est fondé dans l'abbaye en 1644. La reconstruction des bâtiments conventuels commence à partir de 1663 avec l'édification de l'aile ouest, et se poursuit de 1701 à 1735. Pour respecter la symétrie et l'équilibre entre les bâtiments, l'aile ouest commencée en 1663 fut entièrement remaniée. Le cloître, construit à partir de 1725, ne fut jamais achevé. En 1837 fut édifié le manège à l'emplacement du logis abbatial.

Le château des Bordes à Pontlevoy tel qu'il nous apparaît actuellement est le fruit de l'adaptation architecturale aux modes de vie et d'habitat qui se sont succédés pendant trois voire quatre siècles. En 1763, M. de la Ponce achète le domaine et entreprend d'important travaux pour agrandir autant que pour améliorer et mettre au goût de l'époque sa nouvelle demeure. Il fait alors appel à un architecte de renom, Louis-Denis Le Camus. Un autre corps de bâtiment est alors édifié en face de celui qui existait déjà, puis le corps central du château actuel est élevé pour réunir les deux bâtiments qui constituent des ailes de retour. Au 19e siècle sont construit un escalier d'apparat et une galerie de communication. Décor néo-Rocaille du 19e siècle.

Le monument funéraire de Pierre-François Chappotin (1728-1800) se présente comme un édifice complexe et imposant, composé d'un ensemble de tombes prenant place dans une enceinte. Une sorte d'autel à l'antique, orné d'éléments décoratifs aux angles, se dresse en avant du monument. Une stèle surmontée d'une croix couronne l'autel. Des plaques de marbre portent le nom de Chappotin et de son épouse. De chaque côté de ce monument, deux tombes plus modernes sont disposées. A l'arrière, deux constructions s'élèvent, destinées à accueillir des cercueils mais dépourvues d'inscriptions ou de plaques. Une colonne brisée est érigée entre ces deux caveaux portant l'écusson de Hongrie ainsi qu'une croix de Malte. Chappotin, moine défroqué, dirigea le collège qui succéda au collège royal militaire, à partir de 1790. Il quitta Pontlevoy en 1824 après avoir acquis une concession au cimetière de la commune où il fut rapatrié à sa mort. Cet ensemble de tombes, dont l'ordonnateur n'est autre que l'exécuteur testamentaire de Chappotin, un dénommé Sarrut, est représentatif d'un goût de l'antique caractéristique de la période et témoigne également de l'histoire de l'abbaye. Les motifs décoratifs à l'antique (acrotères, lampes à huile..) dénote un style dépouillé, voire néo-classique.

L'église, qui se trouve englobée dans les terrains de l'abbaye, a dû précéder l'abbatiale actuelle, construite au 15e siècle. Une inscription dans le croisillon nord de l'église fait remonter au 11e siècle la fondation de la chapelle dédiée à Saint-Jean-Baptiste. Le choeur et une grande partie du transept ont été refaits au 15e siècle. La nef actuelle date de 1862. La partie la plus ancienne comprend le transept, avec son absidiole, le choeur et le clocher qui s'élève sur la croisée du transept. Dans l'angle du choeur et du croisillon sud s'élève une tour d'escalier polygonale du 15e siècle, conduisant au clocher.

Manoir construit entre 1456 et 1507. L'édifice est entouré de fossés d'eau, accessible par deux ponts, dont certaines parties forment des viviers. Il se compose d'un logis avec chapelle indépendante, un corps bas prolongeant le logis et servant à l'origine d'écuries et de grenier, et des granges converties en garage et logement. L'intérieur du logis, remanié dans les années 1900, conserve deux cheminées monumentales d'origine, des coussièges sur deux niveaux. La chapelle est formée de deux travées, voûtée d'ogives à nervures moulurées portées par des culots sculptés dans la nef et par des colonnettes engagées dans l'abside. Elle conserve des vestiges de peinture murale des années 1500. Au début du 20e siècle, les bâtiments agricoles ont été transformés en logements.