Portets (33640)

Le château Lagueloup est situé à Portets, dans le vignoble des Graves. Il se compose de plusieurs bâtiments édifiés sur un site connu depuis l'Antiquité : une maison du XVIIe siècle remaniée au XIXe siècle, une écurie, une piscine à chevaux et un chai, également construits au XIXe siècle. Le domaine est traversé par des canaux débouchant dans des bassins réutilises comme lavoirs ou abreuvoirs. L'élément le plus important, par sa situation géographique au centre du domaine, ses dimensions et ses fonctions importantes, est le chai. Il est doté d'une installation moderne pour l'époque spécialement adaptée au bâtiment. Restauré en 2001, sa partie centrale a été transformée en musée du vin et de la vigne. A côté des équipements de la fin des années 1920 encore en place, il présente une importante collection d’outils et de matériel viti-vinicole de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, provenant de domaine et de la région. Sont également présentes de nombreux documents d'archives des familles Descacq puis Severac, anciens propriétaires de Lagueloup. Une partie du matériel de la fin des années 1920 est toujours utilise pour le cuvage et le stockage.

Ce chai est aménagé selon le principe du chai médocain, avec une vinification faite dans de grands vaisseaux. L'édifice a la forme d'un grand quadrilatère sur deux niveaux (de 1650 m2 chacun) plus un niveau de cuves souterraines. Il est divisé en quatre travées qui communiquent entre elles par de grandes portes. Un porche en bois se développe devant les deux travées centrales et précède l'entrée principale. Toutes les ouvertures extérieures sont en plein cintre et les portes sont doubles pour maintenir une température constante. Un escalier moderne en bois se trouve sous ce proche. Il donne accès aux deux travées centrales du premier étage, transformées en musée par la propriétaire actuelle. La machinerie de 1928 est toujours en place. Il s'agit d'installations modernes pour l'époque, de spécimens commandés pour le domaine de Lagueloup. Le chai est équipé des voies ferrées Decauville, sur lesquelles les wagonnets transportent le raisin dans des cuves et envoient les rafles vers l'extérieur grâce à une potence équipée d'un treuil mécanique. Ces cuves de grande contenance (300 hectolitres chacune) sont au nombre de huit et sont construites en béton recouvert à l'intérieur de carreaux de terre cuite vernissée. Le rez-de-chaussée, encore utilisé pour les besoins de la production viticole, est également partage en quatre travées communiquant entre elles par de grandes portes. L'ensemble est soutenu par des colonnes et des poutrelles métalliques, renforcées par des poutres en béton. Ce niveau comprend notamment un chai à barriques (contenant 600 barriques) et un chai à bouteilles. Le chai à barriques, à l'époque l’un des plus importants de Gironde, dispose d'un éclairage électrique mobile sur rails. Ce système, restauré, existait dès les années 1930. Le chai à bouteilles, à demi enterre, est équipé d'un rayonnage en fer de grande dimension. Un troisième niveau est constitué d'une série de six cuves souterraines de 500 hectolitres chacune, reliées entre elles par un système de puits et de canalisations. Quatre de ces cuves sont encore en état de fonctionnement. Le nettoyage de tous ces éléments a été permis par l'installation dès l'origine de l'adduction d'eau de source. La travée sud-ouest, située a l'entrée du domaine, a également été restaurée et est actuellement utilisée comme lieu d'accueil du public et de vente des productions du domaine.

La demeure a été construite vers le milieu du 18e siècle par un négociant bordelais ; elle consiste en un corps de logis, flanqué d'une aile perpendiculaire côté nord (remaniée au 19e siècle). A l'intérieur, les diverses pièces ont conservé l'essentiel de leur décor d'origine. L'aile perpendiculaire comprend l'ancien chai, la maison des métayers, l'écurie-remise et des locaux transformés en salles de musée.

Le château est implanté sur le site de l'ancienne forteresse des seigneurs de Gascq, à la pointe d'un éperon s'avançant dans les palus comblés au 19ème siècle. Partiellement détruit au 17ème siècle et reconstruit, il conserve encore une tour et des postes de tirs anciens. Le domaine est clos de murs excepté au nord où une terrasse ouvre sur les palus et la Garonne. Au centre des anciens palus, une tour circulaire, la tour de Gascq, a été bâtie au 18ème siècle. Sa fonction est, à ce jour, mal définie.

Edifiée de 1787 à 1789, cette demeure est attribuée à Louis ou à l'un de ses élèves. Edifice de plan rectangulaire dont la façade ouest, qui donne sur le parc, est composée d'un corps principal légèrement en retrait par rapport aux deux pavillons des extrémités auxquels furent accolés ultérieurement les départs des deux ailes en retour. La porte centrale est mise en valeur par deux colonnes engagées d'ordre ionique qui soutiennent un entablement portant lui-même la loggia de la fenêtre de l'étage. Le tout est couronné d'une toiture à l'italienne bordée de balustres. La partie centrale de la façade Est est soulignée par une avancée surmontée d'un fronton triangulaire avec une frise denticulée. Cette partie a dû être remaniée au 19e siècle. Primitivement, cette cour d'entrée aurait dû être complètement fermée, mais le mur d'arceaux ovale s'est effondré en 1787.

Au cours du 18e siècle, la famille Gaubert, originaire de Portets, fait fortune dans le commerce et l'armement des navires (transport de sucre). Vers 1796, le négociant, souhaitant agrandir sa maison champêtre pour en faire une exploitation viticole, fait appel à l'architecte Gabriel Durand qui a travaillé sous les ordres de Victor Louis. Durand conserve la demeure initiale du milieu du 18e siècle qu'il agrandit. Il édifie un ensemble de dépendances destinées à assurer le fonctionnement du domaine viticole. Le tout est embelli d'un jardin. Un portail donne accès au logis primitif, sans étage, rectangulaire. De part et d'autre du bâtiment se dressent deux pavillons rectangulaires. Celui de gauche est relié à la demeure par un corps de communs ; celui de droite, la chapelle, par une arcature. Les dépendances s'étendaient sur trois côtés, délimitant une vaste cour close par un mur sur le quatrième côté. Les aménagements du parc ont disparu.