Romorantin-Lanthenay (41200)

Cette tour commandait un ancien pont dont les piles sont visibles à très basses eaux, qui faisait communiquer la ville avec l'ile Marin. Elle est le dernier vestige de la première enceinte fortifiée, antérieure au 11e siècle.

Eglise de plan rectangulaire ouverte, à l'ouest, par un portail plein cintre avec voussures ornées de dents de scie et de roses supportées par deux colonnes à chapiteaux sculptés. Au-dessus du portail, corbeaux sculptés de figures grimaçantes. Sur la façade nord est percée une porte plein cintre. Une fenêtre également en plein cintre est encadrée par deux colonnettes cannelées en torsades avec chapiteaux sculptés. Sur la façade sud subsistent deux baies en arcs brisés paraissant dater du 15e siècle. Cette église était paroissiale jusqu'à la Révolution.

Eglise collégiale mentionnée pour la première fois en 1178. Au 15e siècle, l'église est dévastée par la guerre de Cent ans. En 1504, l'église reconstruite est consacrée. En 1562, l'édifice est à nouveau dévasté par les troupes du prince de Condé. Au début du 17e siècle, l'église est restaurée, agrandie, et le choeur entouré d'un déambulatoire. En 1600, une cinquième chapelle est édifiée au nord. Au cours du 19e siècle, les travaux réalisés par l'architecte Poupart, puis Chauvallon, modifient complètement l'aspect extérieur du transept et des bas-côtés du choeur, ainsi que les couvrements et les décors intérieurs des chapelles. L'église actuelle comprend un choeur circulaire entouré d'un déambulatoire sur lequel s'ouvrent quatre chapelles rayonnantes et deux petites, prises à l'extérieur dans un mur polygonal, et d'un bas-côté flanqué de deux chapelles. Le choeur est fortement désaxé au sud.

Maison du début du 16e siècle présentant une façade sur rue en pierre et brique. Les parements présentent une disposition de grands losanges formés par des briques émaillées d'un ton vert, s'harmonisant avec celui de la brique ordinaire dont sont faits les remplissages. Les croisillons en pierre des fenêtres ont disparu. Au deuxième étage se trouve une tourelle en saillie qui devait autrefois avoir son départ au rez-de-chaussée et contenir l'escalier. La base de l'escalier a été démolie jusqu'à ce niveau. Les couronnements rampants des pignons ont conservé leurs assouchements et leurs crochets sculptés. Selon une tradition, François Ier aurait reçu, depuis l'une des fenêtres de cette maison, un tison enflammé sur la tête le 6 janvier 1521.

L'histoire de la famille Normant se confond avec celle de l'industrie drapière de Romorantin. L'usine a été fermée en 1969. Le château d'eau installé dans le parc de l'ancien hôtel particulier témoigne de la persistance, vers 1900, dans la bourgeoisie, du goût pour les chinoiseries. Le cabinet aménagé au deuxième étage est décoré de toiles peintes et de peintures murales. Nombre de détails révèlent l'influence des écrits sur la Chine et des recueils d'ornements édités depuis la fin du 18e siècle. Cette fabrique de jardin est la plus pittoresque qui subsiste dans le jardin paysager environnant la demeure que se fit construire, entre 1875 et 1880, Lionel Normant, descendant d'une famille enrichie dans l'industrie drapière.

Cette maison en bois formait, avec l'ancienne chancellerie et l'hôtel Saint-Pol, un ensemble connu sous le nom de Carroir (carrefour) Doré à cause des dorures qui rehaussaient autrefois les plombs de la toiture de l'une des maisons. L'édifice a perdu ses tourelles d'angles dont subsistent seules les enrayures, lesquelles indiquent que l'une devait être circulaire et l'autre polygonale. L'étage de la maison et les tourelles ont été supprimés et remplacés par un comble avec pignon. Les poteaux corniers ont conservé leurs sculptures. Ils sont ornés de bases, de bagues et de petits chapiteaux à profils de la fin du 15e ou du début du 16e siècle, et surmontés de parties sculptées (Saint-Michel terrassant le dragon ; Saint-Jean tenant l'Agneau ; Annonciation...).

Au rez-de-chaussée, les poteaux corniers sont ornés de pilastres dont la face est couverte de fines arabesques. Au-dessus, des chapiteaux sont surmontés de motifs de sculpture, flanqués de grandes consoles, également en bois et sculptées, portant les sablières de l'étage en encorbellement. La toiture de cette maison aurait donné son nom de "Doré" au carrefour, jadis garnie de plombs enrichis de dorures.

Ancienne demeure d'un marchand du 17e siècle. Elle se compose d'un rez-de-chaussée percé de deux baies en plein cintre servant d'entrée et de devanture. Au premier étage, deux baies rectangulaires avec piédroits à bossages, clé et sommiers en pointes de diamant. Une grande clef à pointe de diamant orne le linteau flanqué de chaque côté par une petite rosace sculpté en relief. Les lucarnes sont surmontées d'un fronton circulaire formant volutes, coupé au milieu pour laisser place à un pinacle sculpté.

Maison à pans de bois à croix de Saint-André et remplissage en briques.

La tour est le dernier vestige de l'ancien château, pris par les Anglais en 1356. Il a été en partie reconstruit aux 15e et 16e siècle. Louise de Savoie, mère de François Ier, y reçut Anne de Bretagne. La tour a été transformée au début du 16e siècle, époque à laquelle une brèche fut faite pour construire des croisées formant avant-corps terminé par un gâble, avec une grande coquille sculptée, des crochets et des fleurons.

Fondée en 1806 par Antoine Normant-Marceille, la manufacture Normant a fonctionné jusqu'en 1969. En se spécialisant dans la fabrication de drap militaire et de tissus administratifs, les Normant se sont assuré des débouchés réguliers et ont fondé un véritable empire. L'entreprise a connu sa plus grande prospérité vers 1925, employant plus de 1200 personnes dans des ateliers d'une superficie de plus de six hectares. L'après-guerre a révélé peu à peu la fragilité d'une entreprise isolée, techniquement vieillie, sur un marché concurrentiel ouvert. Malgré une conversion vers les marchés civils en 1960, de nouvelles difficultés sont apparues et l'usine a fermé ses portes en 1969. L'entreprise Matra s'est alors installée dans les locaux libérés. La Porte des Béliers ou Porte Normant a été édifiée en 1900 par Benjamin Normant. De style éclectique, monumentale et décorative, elle est remarquablement conservée. Seule l'enseigne a changé : la partie 1800 - NORMANT- 1900 est cachée par un bandeau, un panneau MATRA Automobile sur fond bleu étant fixé dans la partie basse de la verrière centrale. La salle des métiers à tisser a été réalisée en novembre 1902, par l'entreprise Coutant et Cie, selon le procédé Hennebique.