Saint-Christophe-sur-le-Nais (37370)

L'église est constituée par deux édifices à peu près dans le prolongement l'un de l'autre, réunis en 1700. La plus ancienne de ces églises, à l'est, appartenant à un prieuré bénédictin, remonte à la fin du 11e siècle. Il en subsiste l'abside flanquée de colonnes-contreforts, dont fenêtres et voûtes ont été refaites au 14e siècle. Elle conserve également une chapelle du 12e siècle, voûtée au 15e siècle, qui communique avec le choeur par une porte en arc brisé et deux piles dont les chapiteaux de la fin du 11e siècle paraissent avoir constitué les supports d'un clocher primitif. Au 14e siècle, la partie sud de l'ancien édifice fut détruite et un large vaisseau construit. A l'ouest de cette ancienne église remaniée, et communiquant avec elle par une large arcade en anse de panier percée en 1700, se trouve l'église du 16e siècle. Elle se compose d'une nef et d'un bas-côté nord. Les charpentes lambrissées du 16e présentent des restes de décor sculpté et peint. Le clocher, construit sur la moitié sud-ouest de la première travée de la nef, est une tour du 15e siècle.

La cave et son réseau n’auraient été découverts qu’en 1869 par M. Ferrand Bruslon, propriétaire du jardin situé au-dessus. Ce dernier, en raison d’indices lui faisant supposer l’existence d’anciennes caves, entreprit alors des fouilles qui lui permirent de découvrir l’entrée d’une salle à laquelle plusieurs galeries faisaient suite.

Le réseau souterrain s’organise actuellement autour de trois galeries principales, deux orientées est- ouest, réunies par un couloir disposé nord-sud. Ces galeries donnent accès à des espaces annexes, dont une grande salle à l’extrémité sud-ouest, abritant notamment une cheminée et initialement desservie par un escalier droit. Caché par une maçonnerie en moellons venue renforcer la galerie sud, un départ d’arc, doté d’une nervure à cavet accusant le XIV e siècle, apparaît comme le vestige architectural d’un ancien dispositif de couvrement. L’arc repose sur un support, englobé dans la maçonnerie de renfort, d’où émerge également un sommier indiquant le départ d’un arc lancé perpendiculairement. La nervure doit posséder une retombée plus au sud, également noyée dans la maçonnerie de confortement, et participait ainsi du couvrement de la partie orientale de la grande salle et portait un berceau constitué de blocs de tuffeau qui présentent un module aux dimensions inférieures à celle des pierres du berceau couvrant la moitié ouest de la salle 23 . Ce berceau appareillé repose sur un mur maçonné de soutènement dont le parement interne est constitué de moellons liés par un mortier de couleur rosâtre très induré, à faible granulométrie et à forte inclusion de nodules de chaux. La maçonnerie intègre une niche dont l’encadrement en pierre de taille possède un couronnement en arc brisé. Une feuillure atteste l’existence d’un vantail destiné à clore la niche dont l’espace intérieur était divisé horizontalement par une tablette, qui venait s’insérer dans la rainure aujourd’hui visible. Le piédroit ouest de la niche est lié avec les blocs assisés formant le support d’un arc doubleau, large d’une cinquantaine de centimètres, aux arrêtes abattues. A l’ouest de ce dernier s’observe un coup de sabre. (extrait du dossier d’inventaire de juin 2021 de Julien Noblet, historien de l’architecture et archéologue, du bâti)

Entouré de douves qui subsistent, mais sont en partie asséchées, et que franchit au sud un pont, le manoir comprend à l'est un corps de logis principal dont le rez-de-chaussée a son sol plus bas que celui de la cour. Un escalier extérieur conduit à l'étage supérieur. A son angle sud-est, ce bâtiment est accompagné d'une tour de défense carrée plongeant dans la douve. Au nord de la cour, une aile comprenant une galerie à arcades au rez-de-chaussée et un couloir au premier, relie une tour carrée contenant une vis de pierrre et contigüe au bâtiment précédent, à un pavillon occupant l'angle nord-ouest de la cour.