Saint-Denis-Combarnazat (63310)

La croix est posée sur un fût circulaire dont la base, ornée de moulures, est prismatique. A la partie inférieure de l'arbre sont sculptés deux écus armoriés accostés d'angles ailés. Le montant et les bras sont ornés de moulures toriques alternant avec des cavets. L'extrémité supérieure, ainsi que celle des croisillons, sont ornées de bouquets de feuilles frisées et coudées. Sur ces deux fleurons latéraux sont sculptés des écus armoriés. Ce décor est complété par un cercle décrit autour du centre de la croix et décoré de quatre feuilles.

L'église, qui dépendait d'un prieuré de la Chaise-Dieu fondé en 1052, fut probablement construite au début du 12e siècle et a conservé des éléments de décors en pierres polychromes de la période romane. Elle fut remaniée aux 17e (choeur) , 18e (clocher) et 19e siècles (coupole masquée par un faux plafond). Cet édifice à nef unique présente une façade occidentale caractéristique de l'art roman auvergnat avec son appareillage en dents de scie et losanges polychromes. Dans le contrefort nord, entre les deux travées de la nef, est encastrée une pierre sculptée de forme carrée, qui paraît être une plaque de chancel.

Edifice caractéristique des petites églises romanes ayant une architecture locale bien affirmée. La partie ancienne de l'édifice est formée d'un vaisseau terminé par une abside semi circulaire. Deux absidioles latérales au choeur ont été ajoutées à l'époque moderne. La nef et le choeur sont recouverts d'une voûte lambrissée en cintre légèrement surbaissé. Un doubleau séparant la nef en deux, est reçu sur des colonnes engagées par l'intermédiaire de chapiteaux dont la corbeille est sculptée de feuilles plates légèrement retournées à leur extrémité. Le portail occidental, sans doute de la fin du 12e siècle, semble être un réemploi et n'a pas d'équivalent dans la région. Son style le rapproche de l'école méridionale. Sur le tympan uni est sculpté, en bas-relief, un petit personnage debout.

Le logis semble, d'après les ouvertures et les lucarnes, avoir été construit au 17e siècle. A la fin du 18e siècle, le domaine, maison de maître et ferme attenante, appartenait à Gilbert Bidon, seigneur de Villemonteix, conseiller au présidial de Riom. Il ne vivait pas sur place et le domaine, alors en fort mauvais état, était en métairie. A la mort de Gilbert Bidon, en 1795, le domaine passa, entre autres propriétés, à Pierre-Amable Bidon, son fils aîné. Comme ce dernier avait dû émigrer en 1791, il ne put jouir de son héritage qu'à partir de 1801, date de son amnistie. Il entreprit probablement de restaurer et d'embellir le domaine de Saint-Denis dés cette époque. Pierre-Amable Bidon de Villemonteix ( né en 1760 ) , chevalier de Saint-Louis, était poète et publiciste. Il a publié Hymne à la mission de Riom (1818) et La princesse Faridondon ou la cour du roi Péteau (1820). Entre 1801 et 1839, date de sa mort, il semble qu'il vécut beaucoup plus à Riom qu'à Saint-Denis ; toutefois il s'intéressait de près à la paroisse, en couvrant par exemple les frais de l'église et en donnant, en 1837, un terrain pour la construction du nouveau cimetière. Le domaine a été géré durant toute cette période par son valet Michel Biesse (auquel un document paroissial attribue le titre de géomètre). La campagne de travaux du début du 19e siècle a notamment compris des décorations de la maison (stucs, papiers peints, mobilier...) , probablement certains aménagements (modifications d'ouvertures) et l'embellissement des jardins. Pierre-Amable Bidon, déplorant la vanité de ces choses, demanda que les bassins fussent comblés et le pavillon détruit, ce qui fut fait. Il mourut à Riom, à l'âge de 79 ans (le 22 décembre 1839). Il léguait la partie agricole des bâtiments et l'extrémité d'une aile de la maison de maître ainsi que de nombreuses terres à Michel Biesse, tandis que la maison elle-même avec son mobilier passait à sa nièce, Zoé de l'Hospital. Celle-ci revendit rapidement sa part (1847) à une famille paysanne locale dont la dernière descendante a habité sur place jusqu'à ces dernières années. Le domaine fut ainsi scindé en deux parties (partition qui subsiste aujourd'hui). Les Fervel, qui n'avaient donc pas de locaux agricoles, se firent construire une grange en 1860. Depuis cette époque, la maison de maître a subi très peu de modifications.