Saint-Germain-Laprade (43700)

Une communauté de chanoines réguliers s'installe à Doue en 1138, puis est rattachée en 1162 aux chanoines Prémontrés. L'abbaye s'enrichit notablement au cours du XIIIe siècle grâce à des donations. L'église est construite dans le 1er tiers du XIIe siècle (chœur) et agrandie dans le 3e tiers (transept, nef), puis au XIVe siècle (chapelle Ste-Catherine). Les bâtiments abbatiaux avec le cloître sont élevés au XIIIe siècle. L'abbaye pâtit fortement des Guerres de Religion (bâtiments incendiés, chanoines chassés) et reste quasiment abandonnée. Les abbés des XVIIe et XVIIIe siècle s'efforcent de rétablir la vie régulière avec quelques moines et de réparer les bâtiments, mais la situation de l'abbaye reste précaire et elle est supprimée en 1770 et unie à la mense épiscopale. Vidée de ses meubles, l'abbaye est à l'abandon et l'église dans un état critique. A la Révolution, le domaine est vendu comme bien national à un négociant du Puy, Mathieu Bertrand. La famille Bertrand de Doue s'efforce tout au long du XIXe siècle de relever le domaine et d'aménager les bâtiments abbatiaux en maison d'habitation, tandis que l'église, amputée de sa nef est transformée en grange. Les Bayon de la Tour qui en héritent en 1890 par alliance poursuivent cette tâche tout au long du XXe siiècle. L'actuel descendant s'efforce d'achever la réhabilitation en s'appuyant sur des sondages archéologiques et une étude du bâti.

"L'abbatiale occupe la partie nord de l'ensemble. Elle comprend : un chevet à cinq pans, doté de deux absidioles et d'une grande chapelle quadrangulaire au sud ; un transept à deux bras dont la croisée est surmontée d'un clocher ; une nef à trois travées, dont les élévations et les couvrements ont disparu. Au sud, trois ailes de bâtiments conventuels sont disposées autour de la cour trapézoïdale ouverte à l'angle nord-ouest. Ils devaient être reliés et desservis par une galerie de cloître. L'aile Est, comportant la salle capitulaire, est bâtie dans le prolongement du transept sud de l'église. L'aile sud en retour présente des percements du XIXe siècle, mais a conservé certains aménagements intérieurs du XVIIIe siècle. L'aile Ouest, non protégée, conserve, dans sa façade sur cour, des portes d'époque gothique (XIIIe et XVe siècle) et remonte donc, comme l'église et l'aile Est aux origines de l'abbaye. Un jardin en terrasse avait été aménagé en contrebas de ses façades externes. Un ancien vivier maçonné, avec son canal d'amenée d'eau et un abreuvoir, est situé à proximité."

A la fois maison-forte et construction classique, la majeure partie de la maison remonte au début du 15e siècle. Par la suite, elle a été remise au goût du jour à plusieurs époques, en particulier aux 17e et 19e siècles avec l'adjonction d'une aile et la remise en état du décor intérieur. Ce dernier est varié, avec des portes et des cheminées de la fin du 16e ou du début du 17e siècle, quelques plafonds de la même époque et quelques décors datant de la Restauration dont un papier peint d'époque Charles X. Cet édifice constitue un témoignage des petites seigneuries rurales du pays vellave.

De structure féodale, remontant vraisemblablement au 15e siècle, le château présente deux corps de bâtiments distincts implantés parallèlement : le château proprement dit à l'ouest et le petit château à usage de communs à l'est. L'un et l'autre sont flanqués de tours et sont reliés, au nord, par un mur percé par le portail d'entrée. Cet ensemble a été entièrement remanié au 16e siècle. Le château Est a subi quelques transformations au 18e siècle, et le château ouest a été restauré au 19e. Des éléments anciens subsistent dans les deux niveaux inférieurs du château ouest, notammant le vestibule, la cuisine, les caves, une cheminée gothique, l'intérieur de l'escalier à vis et la voûte. Peintures murales de la fin du 16e ou début 17e siècle dans la grande salle et le vestibule de l'aile ouest.

Eglise romane présentant la particularité d'avoir un chevet carré couvert d'une coupole sur trompes surmontée d'un clocher. L'hypothèse a été émise de la transformation d'une salle basse de tour défensive en abside. La nef, quoique sensiblement de la même époque, n'a pas été construite en même temps que l'abside, comme en témoignent les traces de collage.